TOPIC COMMUN : MARCHÉ DE NOEL.

LE MARCHÉ DE NOËL

Topic commun.

I don't want a lot for Christmas, there is just one thing I need. I don't care about the presents underneath the Christmas tree, I just want you for my own, more than you could ever know, make my wish come true. ― Mariah Carey.

T’es bien trop excité par tes trouvailles, comme un petit garçon le matin de Noël, pour remarquer sa légère rougeur, ou alors tu la mets sur le compte du froid. Il faut dire que sa simple présence a le don de perturber tous tes instincts les plus ancrés, atténuer la perspicacité d’un disciple, du premier disciple, de la chauve-souris ; quand il s’agit de la fille du commissaire tu deviens soudainement la personne la plus naïve au monde. Parce que près de Barbara, c’est le seul endroit sur Terre où tu te sens serein, en sécurité ; où tu te sens bien, sincèrement bien. Tu secoues la tête de droite à gauche et souris en imaginant Haley dans un attirail de Robin, arrachant frénétiquement les petites bottines à ses pattes, un petit masque à moitié pendu entre ses deux yeux. Parfois, tu te demandes si Barbara ne te prend pas comme excuse pour simplement venir rendre visite à la petite pitbull, et tu ne lui en veux pas du tout, rien qu’à voir la bouille du petit animal. Et puis, au fur et à mesure des mots de la rouquine,  cette image reste sensiblement identique, à la nuance près que Haley se métamorphose peu à peu en Damian, et cette fois tu ris très franchement. Même pour un pari raté, il n’y a rien ni personne au monde qui pourrait le convaincre de porter tes vieilles bottes ; reliques d’une autre époque, d’une autre éducation et surtout d’un autre milieu. Inconscient de la forme de ses lèvres clairement dessinée sur ta joue, mais le visage bien un peu écarlate du baiser qu’elle y dépose, tu relèves le menton dans une burlesque fierté, et replaces une mèche brune derrière ton oreille. « Je peux pas te contredire, c’est dans les gènes tu sais, un talent de famille. Les paillettes ont été spécialement inventées pour les fabuleux Flying Grayson. ». C’est un peu étrange de les évoquer à cette période de l’année, mais voilà bien longtemps que t’as fait la paix avec leur disparition, que t’as fait le choix de ne vivre qu’au travers des bons moments de leur vie plutôt que la tragédie de leur mort. Surtout pour ne jamais oublier d’où tu viens, et que quoi qu’il advienne de Gotham, ton cœur demeurera éternellement dans le cirque.
T’attrapes le chocolat qui t’es tendu et trinques machinalement dans le gobelet tenu par la demoiselle. « Aw, toi tu sais faire fondre le cœur des hommes avec tes mots doux et ta guimauve » , tu souffle sincèrement réjoui par la boisson chaude alors que tu trempes tes lèvres dans la mousse. « Je t’ai déjà dit que t’étais parfaite ? Enfin, même si je sais pas vraiment si je devrais me ravir de trinquer à ma décapitation…. ». Tu lèves les yeux au ciel et fais mine de réfléchir, avant de laisser tomber le masque au profit d'un air malicieux.
Puis les bras enlacés et les délices sucrés aux mains, vous commencez votre petite escapade dans la foule, sous les lumières scintillantes de la place. Le moment est parfait, c’est comme si enfin, tu oubliais tous les tracas qui ces derniers temps atténuent ta jovialité naturelle. Là, tout contre Barbara tu sens cette chaleur qui te réchauffe le cœur, complètement ignorant du monde qui autour continue de tourner – tout comme si rien ne pouvait détruire la bulle qui vous entoure. Si bien que, sur le marché rempli de visages familiers, tu ne calcules personne et pas même ton ami Roy un peu plus loin. C’est Barbara et toi. Honnêtement, ça n’a toujours été que Barbara et toi. « Et bien… A vrai dire…. J’avais bien une petite idée en tête », tu souffles alors que peu à peu la destination vers laquelle tu amènes subtilement ta cavalière commence à se dessiner devant vous, « j’ai tellement insisté auprès du maire pour qu’il installe la patinoire, ce serait dommage de ne pas la tester. ». Tes lèvres taquines se recourbent vers le haut. T’avais l’habitude d’aller patiner tous les hivers avec tes parents quand t’étais marmot, et t’es remonté sur la glace quand Jason est devenu capitaine de l’équipe de Hockey de son école, pour tisser des liens avec ton petit frère même si tout ce qui l’intéressait était de faire la course et se plaindre que tu ne lui offrais pas de véritable concurrence. Certaines choses étaient assurément plus simples avant, tu souris nostalgique. D’autres en revanche, n’ont jamais été aussi simples et naturelles qu’aujourd’hui. Ton emprise sur le bras de Barbara se resserre chaleureusement, t’enterres tes mains frileuses dans l’épaisseur de sa veste.