out of breathe, out of time, everything has a price. (( bruce & damian ))

– it’s not an accident. tu murmures, d’une voix calme et posée. un calme presque étonnant mais que tu avais appris à maîtriser depuis quelques années. tes petits yeux restent posés sur la scène, les deux cadavres gisant sur le sol. tu avances, commençant enfin à fouiller les poches pour sortir un porte feuille d’une des deux personnes présente. tu t’occupes, ne voulant pas redresser ton regard vers l’homme à la chevelure qui prenait de plus en plus une couleur grisonnante. il semblait vieillir plus vite que son âge, et ça te déchirait le coeur. c’est pour ça que tu voulais pas l’regarder, car c’que tu verrais dans ses yeux pourraient te faire exploser en larmes. l’homme droit, celui qui autrefois était qualifié de chevalier blanc avant que ce titre là soit reprit et bafoué. le seul, à avoir toujours été droit dans ses pompes voyaient des années d’acharnement, de lutte balayé. et depuis trois ans, il continuait d’se battre mais comme d’ordinaire, ses mains étaient liées. il faisait ce que les nouvelles lois lui donnait l’autorisation de faire. mais le gcpd n’était plus sous ses ordres, mais bien sous ceux de celui qui inspirait la peur autrefois et qui continuait de l’inspirer aujourd’hui. plus peut-être que n’importe qui.

tu ouvres alors le portefeuille, tirant sur les diverses cartes. trois cartes de crédit avec des noms différents, dont un féminin. tu te doutes que c’est une carte volée. quelques billets froissés et des pièces et enfin, une pièce d’identité. tu observes le nom, qui correspond à une carte puis enfin tes yeux glissent sur la date de naissance. 2006. ton coeur se brise, mais tu dis rien. tu te contentes de tendre le portefeuille à un officier, gardant sur toi la carte d’identité. – i guess we just have to get rid of the body. and let his family know. tu acquiesces d’un signe de tête. – i’ll let you take care of that commissioner. i’m handling the rest. il sait pas qu’c’est toi. tout c’qu’il sait, c’est que t’es peut-être une des plus softs. une des plus compréhensive. une de celles qui pèsent le plus ses mots. tu lui offres un sourire triste, t’aimerais lui dire que ça va aller mais tu sais qu’non. tu l’vois, à son visage à lui que ça va pas et ton coeur se brise d’autant plus. tu pourrais te mettre à pleurer tellement ça te brise le coeur. vous vous retrouvez là, à vous observer pendant quelques secondes avant que tu finisses par simplement te retourner, avançant jusqu’à ton moyen de transport. tes pas résonnent avec l’eau qui s’amasse au sol et tu laisses une larme couler sur ta joue. discrète, invisible. juste parce que tu vois à quel point il n’en peut plus à quel point il est détruit et malgré tout, il s’acharne. un putain de héros. un vrai.
tu finis par enfourcher ton véhicule, et sans plus attendre, tu démarres, faisant ronronner le moteur du deux roues aux couleurs noires et jaunes, rappelant ton éternel costume. et sans te retourner, tu quittes enfin ces lieux sinistres qui sont désormais dominés que par la mort.

une vingtaine de minutes plus tard, les pneus crissent au sol quand tu stoppes définitivement la moto. tu mets la béquille, permettant au véhicule de tenir et enfin, tu t’avances, passant sans grande difficulté les diverses sécurités. personne te pose de question, parce que t’es cette personnalité que tous ignorent sous le masque mais la chauve-souris plaquée sur ton costume permet de savoir de quel côté tu te situe - t’arrives pas toujours à te regarder dans le miroir, mais quand même. tu avances dans les couloirs d’un pas rapide, déterminé. t’arrives enfin sur les lieux qui t’intéresse le plus, devant cette porte qui mène au point névralgique, à la cause de toute cette mascarade. – miss gordon, he’s not available. tu te retournes pas. tu ne considères même pas alfred qui pourtant représente peut-être le pilier ultime de cette famille terriblement dysfonctionnelle. – i need to talk to him alfred. t’es froide, ton ton se veut tranchant. et tu vois à son regard qu’il comprend que c’est peine perdu. il te connait bien, trop bien, il sait que quand tu veux quelque chose, tu finis toujours par l’obtenir. un soupire s’échappe d’entre ses lèvres. – he’s … not in a good mood. tu hausses les épaules. qu’importe. t’avais pas peur de lui contrairement à dick qui avait trop d’affect en jeu. – i’ve been doing this bullshit for years and I’ve never seen him in a good mood. it never scared me before, it never will. il acquiesce, te laissant alors passer. tu pousses la porte, arrivant dans ce qui est aujourd’hui le siège social, l’endroit le plus sécurisé de tout gotham. tu remarques alors la silhouette d’un adolescent que tu ne connais que trop bien et surtout, tu repères la silhouette du milliardaire. – seeing the way you just walked in, I would say you’re in a pretty bad mood gordon. tu hausses un sourcil regardant le gamin insolent qui s’situe pas loin de toi. – can you leave us for few minutes ? i need to talk to your father. – you still didn’t get that whatever you say, you can say it in front of me. il se positionne devant toi. comme un ultime barrage à la confrontation qui s’apprête à frapper dans le bureau officiel de Monsieur Wayne. – i don’t have time for you childish bullshit damian. some of us actually work hard to keep this city running. tu viens de froisser son égo, tu l’vois. parce que lui, il se réjouit d’la situation. lui, il savoure tout ce qui se passe, et probablement que ça rend fier sa mère qui s’attendait clairement à quelque chose de similaire. le jour où il prendra la suite, la ligue pourra agir sur gotham en toute connaissance de cause. – and i’m pretty sure he can handle it. can’t you bruce ? tu demandes alors redressant enfin ton regard vert en direction de celui qui dirige la ville. tu retires d’ailleurs ton masque, pour enfin dévoiler la totalité de ton visage. – i need to talk to you. tu dis en soutenant alors le regard du chevalier noir, ancien symbole de gotham. et tu restes là. tu bougeras pas. pas tant qu’il t’aura pas entendu et que le gremlins n’aura pas bougé.

(c) mars.

Le palpitant obscurci, les idées noires. Des idéaux que tu embrassais déjà bien des années plus tôt, mais tu avais été loyal ; loyal à cette unique règle : Don't. Kill.
Il fallait croire que tôt ou tard, tout le monde cédait. Tu as résisté des années durant, mais le prince du crime a su te pousser à bout. Ca a été la fois de trop. Le meurtre de trop. Radical, c'était si peu dire. Tu as souvent pris les choses en main, porté de nombreuses responsabilités sur tes larges épaules, et si tu en perdais ton esprit, tu continuais sur cette lancée. Tu as été élu Maire d'une ville que tu t'es juré de protéger, et que tu te jures encore de protéger. Tes moyens, eux, ont changé. Mais ta dévotion est inébranlable. Tu le tais bien assez, mais le point de vue que Jason défendait lorsqu'il cachait son visage meurtri par ce casque rouge emblématique à son alter-égo ne te paraissait plus aussi absurde qu'autrefois. Sauf que Batman avait été synonyme d'espoir, des années durant. Aujourd'hui synonyme d'une tyrannie qui t'aveugle, les extrêmes que tu emploies aujourd'hui t'ont fait perdre de nombreux alliés, certains plus chers à ton cœur que tu ne saurais l'admettre ; tes propres fils, tes propres filles. Tu étais encore considéré par peu de personnes de ta famille, et c'était une réalité que tu avais du mal à accepter elle aussi. Tu as tout fait pour eux, et ils ont su te tourner le dos lorsque tu en avais le plus besoin. Peut-être que Jason avait raison, oui. Il faut déterrer la mauvaise herbe une bonne fois pour toutes, au lieu de bêtement l'arracher et la laisser repousser.

Le sang ruisselle sur tes mains abîmées,
tu ne peux rien faire face à la pile de cadavres qui s'est entassée.
Mais c'est à eux que tu le dois, c'est pour eux que tu agis ;
pour que personne d'autre n'ait à subir tes mauvaises décisions,
pour que personne d'autre n'ait à perdre la vie parce-que tu n'as pas su prendre les bonnes décisions.
Parce-que tu n'as pas su les protéger. Parce-que tu n'as pas su tenir tes engagements, parce-que tu as failli à tes devoirs. La mort te laisse encore un goût amer et particulier, mais tu en porteras le fardeau si ça permet aux orphelins comme toi de rester en vie. La mort est ton plus terrible péché, mais tu es prêt à aller en enfer pour eux. Pour cette ville rongée par ses propres démons.

Tu joues peut-être au demeuré.
Tu joues peut-être au Dieu.
Mais tu feras ce qui est nécessaire. Coûte que coûte.

Grand penseur, tes pupilles contemplent la ville qui se dresse derrière le verre du large espace qui permet, en journée, d'accueillir un peu de lumière dans cette pièce bien trop sombre. Tu n'écoutes que d'une oreille ce que Damian peut bien te raconter. La nuit tombe, quelques chauve-souris sont déjà déployées – elles le sont presque constamment, désormais – et tu sais que, bientôt, le leader de celles-ci pointerait le bout de ses oreilles noires au creux de la pleine lune qui s'annonce. Tu aurais très bien pu laisser ton armée faire tout le travail, mais tu étais un acharné. Batman n'avait pas disparu, depuis ta révélation, ni même depuis ton élection, ni même depuis que les remparts autour de la ville ont été installés. Batman a toujours été là, quelque part, parfois juste tapis dans l'ombre, parfois à la suite de quelques criminels – notamment à la suite des plus déjantés comme Sionis, Nygma ou encore le Joker. Un clown au sourire plus banal que celui de n'importe qui, qui arrive à duper le monde entier autour de lui, mais qui ne te dupera pas, toi. Ton fidèle Némésis n'arrivera jamais à prendre un statut différent de celui-ci. Puis c'est dans un fracas que la porte s'ouvre et que la nouvelle arrivante s'annonce sans retenue. Tu reconnais aisément Barbara au timbre de sa voix, et tu fais un tour sur toi-même pour observer l'altercation qu'il se passe entre tes deux enfants. Silencieux, tu t'approches, te glisses dans le dos de Damian comme tu as souvent tendance à le faire ; figure chauve-souris de deux fois sa taille, plus pour le surveiller que pour réellement le protéger, et tu dévisages la rouquine qui retire tout juste son masque. Sa mine renfrognée t'indique qu'elle n'est pas d'humeur à rigoler, et c'était, quelque part, quelque chose que tu as toujours su apprécier chez elle ; son sérieux. Elle a été la plus appliquée de tous, et tu avais encore beaucoup de respect pour elle, même si tu la sentais désespérément te glisser entre les doigts, elle aussi. « It's okay, Damian. » Ta voix rauque résonne alors que tu poses ta main sur l'épaule de ton fils, ajoutant une certaine pression sur celle-ci, pour lui faire comprendre de calmer quelque peu ses ardeurs. « You seem angry, Barbara. » Tu commences calmement. Un mètre vous sépare encore, et malgré la lumière de la lampe de ton bureau, la pièce était encore bien sombre ; mais tu pouvais le voir, oui. Elle était révoltée. Sûrement révoltée contre toi, vu le ton employé. « I'm all ears. » Comme d'habitude. Tu n'avais jamais le cœur à la dégager. Son avis comptait peut-être plus que celui des autres, et elle avait toujours su calmer les tensions au sein de votre petite famille de chauve-souris, de cette famille que tu as su monter au fur et à mesure des années qui se sont écoulé. Elle était la plus raisonnable de vous tous, peut-être même plus raisonnable que toi, même. Surtout en ces temps.

(c) mars.