Honey, I'm home ! Oh I forgot, I'm not married.

la douce t'es une gamine tranquille et conciliante, le genre qui ne braille pas. habituée à t'en prendre une quand tu l'ouvres. violence connue et reconnue du père ivre de colère, de chagrin, de dégout, de tout finalement et tu te demandes ce qui peut bien le rendre heureux, dans le fond ? l'alcool. il boit en permanence comme un trou, ne trouve le répit qu'une fois torché. et dès qu'il daigne roupiller, c'est ta mère qui prend le relai. maria aime brian mais brian est un déchet humain incapable d'aimer alors forcément, il crève chaque fois le coeur de maria. tu l'entends pleurer depuis ta chambre, elle pleure plus fort que le bébé. pour calmer magdalene, tu lui fredonnes un air doux entendu à la radio. ça a l'air de fonctionner car ne résonnent bientôt plus que les larmes de l'autre côté de la porte. et d'ici quelques heures, le silence aura englouti l'appartement minable dans lequel tu (sur)vis tant bien que mal en rêvant d'une vie meilleure. mais à Gotham les rêves sont pollués par les cendres radioactifs de la corruption. 

l'écorchée vive étrangement, tu t'acclimates plutôt bien de tes parents merdiques car ils te foutent la paix. ton monde tourne principalement autour de maggie dont tu t'occupes à leur place, ne pouvant pas vraiment prétendre à mieux. et chaque fois que ta mère ramène un nouveau chaton à l'appartement parce qu'elle le trouve mignon, tu te débrouilles pour le faire déguerpir. ne tenant pas à trouver un autre cadavre de ton père. sauf que ce matin-là, quand tu te réveilles à l'aurore, ce n'est pas la dépouille d'un animal qui gît mais celle de maria. à partir de ce moment, toute ta vie part en fumée. brian perd votre garde et tu te retrouves exilée de gotham avec ta frangine; détenues dans le centre juvénile de sprang hall comme de vulgaires criminelles. cette fois, l'adaptation est difficile, la rupture avec ton ancien monde compliquée. l'odeur des mégots de cigarette te manquent presque, tant l'air est aseptisée ici. tu finis par t'échapper sans vraiment réfléchir, abandonnant magdalene à cette meilleure vie qui l'attend.

l'ardente livrée à toi-même dans le quartier malfamé d'east end, tu es rapidement confrontée aux problèmes de la rue. du haut de tes 13 ans, tu ne paies pas de mine mais ton innocence affligeante te permet de berner facilement les gens. tu parviens contres toutes attentes à trouver ta place au milieu des brutes, des malfrats et des prostituées, volant ce qu'il te faut afin de mener ta vie comme tu l'entends. maggie te manque cruellement, demeure l'unique regret de ce choix fortuit mais pour rien au monde tu n'irais la chercher. elle mérite mieux que toi, mieux que brian récemment aperçu, bouteille à la main. cependant, il t'arrive de lui écrire des lettres, lui racontant des fragments de ton quotidien, lui parlant des 7 chats errants qui te tiennent compagnie. notamment la nuit. c'est dans un appartement à l'abandon que tu t'abrites des menaces de gotham. immeuble au bord du précipice, en attente d'être détruit. un dépotoir. le tien. tu dois parfois te confronter à la gangrène de la ville pour le défendre mais tu le fais. question de territoire.

la féministe il est un peu tard quand tu regagnes la ruelle de ton refuge. minuit l'heure du crime. tu rentres d'habitude avant que l'obscurité ne dévore la cité parce que la vermine aime rôder dans ce coin. cette fois c'est un policier qui tente de violer une pauvre gamine habituée à faire le tapin mais ne voulant définitivement pas de lui. sans vraiment savoir pourquoi, tu te précipites pour l'aider. instinct primitif. vous parvenez à le perdre au milieu des rues mal éclairées du quartier et achevez votre course effrénée près du port. holly est encore une môme et pourtant racole depuis des mois. certainement qu'elle te rappelle ta frangine car tu décides de l'aider et la protéger du proxénète qui la maltraite. une ordure perfide d'east end. tes efforts lui offrent un peu de répit mais il finit par la retrouver et tu manques de le tuer. c'est le bat qui t'en empêche. une rencontre marquante, une réalité émergente : la petite mérite mieux que toi. même rengaine, même choix. tu l'emmènes auprès de ton premier regret. magdalene.

la vaillante inspirée par l'oeuvre du chevalier noir, tu arpentes à ton tour les rues de gotham pour protéger les âmes écorchées. ta lutte débute au cœur de ton quartier de prédilection, ravagé par la criminalité et la corruption. elle concerne d'abord les prostituées dont le monde, témoin de leur tourment, continue pourtant d'ignorer le calvaire. violence et brutalité deviennent ton pain quotidien mais à peine la quête entamée, tu te retrouves face à quelques difficultés. devenant rapidement la cible des raclures. alors comme batman caché derrière un masque, tu te confectionnes un costume afin d'occulter ta véritable identité. catwoman t'accompagne la nuit, devient une part importante de ta vie. elle t'incite à voir plus loin, voir plus grand, ne pas te cantonner aux bordures d'east end, ne pas te contenter des rognures qui colmatent les plaies entrouvertes de la ville mais tordre les entrailles saillantes des fortunés. là où la putréfaction est une véritable religion. là où la corruption démarre, à l'abri des regards indiscrets.

la criminelle c'est drôle parce qu'avant de cambrioler les tours du quartier des diamants, provoquant un émoi parmi les privilégiés, la police t'ignorait allègrement. maintenant que tes vols touchent une partie infime de la population, tu deviens un véritable centre d'intérêt. pathétique. et pourtant, tu retiens même l'attention du gotham gazette qui te relate dans les faits divers, alimentant l'imagination dévorante du public qui te façonne une vie à mille lieues de la réalité. tu dois bien reconnaître que cette ardeur t'excite et t'enivre sans parler des pièces dérobées dont la valeur te fait tourner la tête. difficile de ne pas t'égarer en route, perdre de vue ton but initial. depuis ton appartement modeste, tu tentes de calmer la fièvre qui t'ébranle. étrangement, c'est la compagnie de tes 13 chats qui parvient à t'adoucir. sans pour autant refréner ta frénésie, ils te rappellent d'où tu viens, qui tu es. comme eux, tu es un animal errant et catwoman n'est ni plus ni moins que la manifestation d'un rêve. un rêve né des cendres radioactifs de gotham.

la séductrice il l'ignore mais ce n'est pas votre première rencontre. et quand tu le revois après toutes ces années, tu ne peux t'empêcher d'être chamboulée. batman tente de t'attraper et comme la police échoue à cet effort mais chaque nouvelle confrontation va le rapprocher de toi. va te rapprocher de lui. tels des aimants inexorablement attirés dans la même direction, menant le même combat à une différence près : ta morale te permet de franchir une ligne qu'il définit comme une limite. pourquoi ? par principe qu'il répète. cela ne t'empêche pas de t'amouracher de l'homme, de le tenter en retour. bruce incarne à la fois ton contraire et ton identique, te charme comme nul autre ne parvient. il flingue ton coeur sans ménagement et certainement que tu en fais autant. femme fatale, regard félin. mais à gotham les romances se consument et se consomment en un temps record. la votre ne fait pas exception. ennemi allié, allié ennemi devenu allié amant. une parenthèse à t'en brûler les lèvres.

la complexe tout comme batman, catwoman est témoin de la décadence abondante qui met à mal la cité. et face à cette montée des eaux abominable, elle est amenée à l'aider de plus en plus fréquemment, mettant de côté vos opérations clandestines. Au-delà de la pègre qui demeure un problème récurrent notoire, l'apparition de nouveaux malfrats vous complique considérablement la tâche. Il devient difficile de les gérer quand les anciens refusent catégoriquement de finir aux oubliettes. à la manière des cafards qui trompent la mort, ils se fraient un chemin entre les filets corrompus de la police. pis encore les murs aliénés d'arkham. et tu devines dans le regard de bruce la fatigue cumulée alors que le taux de criminalité déferle la chronique. ne pouvant contenir plus longtemps cette flambée, il décide de franchir la ligne, enfreindre la limite qui l'empêchait d'agir en toute impunité. une fois élu par le peuple de gotham, celui-là même qui le craint et l'admire. celui-là même qui découvre l'identité du chevalier noir.

la protectrice affichée et décortiquée comme un phénomène de foire, tu n'es pas habituée à l'attention médiatique. catwoman l'est mais elle demeure en retrait. tu portes de moins en moins le costume, laissant à l'armée des chauves-souris le soin d'attraper les malfrats. pour te consacrer à tes nouvelles fonctions, relever le défi lancé par le maire. la criminalité dégringole au prix de quelques vies raflées. un mal pour un bien. tes démons te lorgnent en silence, attendent que tu dérapes mais tu tiens bon. puis le refuge destinée aux femmes battues ouvre enfin et une bombe t'explose à la figure. kitty. au milieu des victimes d'abus, tu retrouves ta soeur. ton sang ne fait qu'un tour en découvrant les bleus sur ses bras. venue pour accompagner une amie, mêlée à la bagarre, frappée par un moins que rien. le soir même, tu braves le couvre-feu en vigueur pour débusquer ce petit merdeux caché dans le quartier des diamants. sauf que selina ne lui fait pas peur. alors à la prochaine purge, tu enverras la cat l'abattre. chasser le naturel, il revient au galop.