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 beneath the skin • arthur

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MessageSujet: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty11.06.22 9:24

La courtoisie est l'apanage des rois. Mais mes adversaires ne méritent aucunement la noblesse de cette vertu. Sans sommation, je fonds sur l'ennemi, ombre rageuse dans l'obscurité souillée. Hostile créature aux idéaux ancrés, je suis le bras de la justice, la serre qui écrasera les myocardes purulents des insectes de cette ville. Gotham mérite mieux que la lie qui l'infecte. Il est nécessaire, vital de guérir les plaies suppurantes de cette cité maintes fois blessée par sa foule criminelle. Des émotions contradictoires s'insufflent en moi, victoire au relent de puissance, sauvagerie restreinte, ambition dévorante. Il ne reste rien de ceux qui eurent le culot de braquer leurs armes vers moi, que des reliefs humains que la pluie tombante nettoiera, charogne pluvieuse. Les rats festoieront. Mais j'ai faim d'autre chose. Cette sensation me pousse à reprendre forme humaine, comme l'on enfile un costume trop petit. Ma conscience se déverse autour de moi, une dernière seconde, avant de s'enfermer dans ma carnation mortelle. Il m'est parfois torture que de quitter ma forme gigantesque de chiroptère. Mes sens s'amoindrissent, le vol n'est plus qu'un souvenir brûlant, ma force se perd dans la musculature ferme mais inférieurement humaine. J'avale une salive acide. Des appétits monstrueux convulsent tout mon être. Je domestique la Bête, habitude que des années n'ont pas rendue plus aisée. Je dois reprendre mes esprits, retrouver les limites de mon corps, de ma personnalité. Mais cette soif incommensurable me taraude. Et, comme trop souvent, je finis par noyer mes démons.

Gotham ne manque guère de taudis où perdre le peu de conscience qu'il reste en chaque âme égarée. L'un d'eux attire mon attention involontaire. Lui ou un autre, même bataille, même guerre contre le ravage liquide qui calcine la gorge. L'ambre chaud remonte en mon poitrail, laisse cendres creuses à la place où Francine s'épanouissait. Une main chasse mes cheveux en arrière, lasse, fatiguée. Je n'ai plus la force de poser la mascarade polie et avenante que je plisse sur mes traits chaque jour. Nulle désir, ce soir, de jouer les toutous du maire. Nulle envie de sourire, de s'attifer de regards admiratifs ou envieux, pleins d'une crainte respectueuse. L'aura de Bruce Wayne, ou de Damian, ne m'atteignent pas, ici, dans l'obscurité poisseuse. Tant mieux. Je veux me complaire dans les affres d'une douleur qui sourde depuis huit années, huit rotations terrestres sans sa chaleur à mes côtés, sans son soutien, sans sa présence. La perte est encore là, non pas une lésion fraîche, sanglante, mais une cicatrice froncée sur la peau sensible, une vulnérabilité douloureuse qui rend chaque mouvement, chaque respiration complexe, difficile, cuisante. Les doigts gourds ankylosent la carcasse d'un mouvement impatient. Il me faut asphyxier les démons, la Bête est là, rôdant sous la peau, dans le rougeoiement d'un regard que je lance à une rixe un peu plus loin, dans le grondement d'une gorge où l'alcool vient d'endormir les nerfs.

─ Un autre. La voix tonne, coup de tonnerre, éclair d'un timbre grave. J'ai gravi les mètres me séparant de ma table au bar bondé. Les lumières sont sales, pâles, crues, aux intensités de dentiste dément. Dans la foule bigarrée, colorée, folle d'une déraison où l'alcool et les drogues ne sont qu'une facette de l'origine, j'aperçois une silhouette connue. Mes paupières se plissent, léger soupçon qui effleure la tempête de ma mer intérieure. Que fait-il ici ? Mais la raison reprend ses droits, dans un fatalisme proche de l'indifférence. Bien que membre du GCPD, le jeune homme a tout à fait le droit de traîner dans un bar. Cet endroit est mal famé, et nous semblons deux naufragés dans un océan de ténèbres putrides. Deux meutes opposées, mais l'alcool n'a t-il pas rassemblé de tout temps ? Mes pas sont posés, calmes, d'une habileté de félin, comme si je me devais, civil citoyen, de ne point effrayer l'homme de loi, la justice chevillée à son corps juvénile. Raclement poli d'une gorge où les spiritueux ont consumé le chant délicat ; l'amusement aux traits, l'espace d'une seconde, à l'idée que le hasard me porte à retrouver cet inconnu, moins étranger pourtant que les nombreux visages qui effleurent mon espace vital.

─ Monsieur Crawford, quel plaisir inattendu que de vous voir ici. Distraction dans le timbre modulé de ma voix. Surprise, également - l'intonation sur le ici, comme si le bouge de mauvaise réputation était l'écrin parfait pour une nouvelle rencontre. Je voûte les épaules - habitude perfide, celle de porter ces ailes membraneuses, les muscles d'une autre forme hantant ma carcasse, manières chiroptères qui empoisonnent l'humanité. Quel est votre poison ? Le prochain verre est pour moi. Ravissement vipérin qui chatoie dans le regard d'émeraude aux éclairs flamboyants. Je porte ce sourire à moitié factice, menteur et illusoire, mais l'émotion cogne, cette curiosité qui rappelle à mon esprit ces quelques soirées où l'éclat de sa voix, ses remarques, sa présence au GCPD ont attisé mon intérêt. Nul besoin de lui avouer mes menues recherches à son sujet, juste de quoi m'adapter, susurrer mes avantages dans une situation comme celle-ci. Tel un prince, sans prendre connaissance de son assentiment, je m'installe à ses côtés, rictus aux lèvres. Je domine pourtant, sous les illusions courtoises, la Bête. C'est d'hémoglobine dont j'ai soif, en cet instant, non d'une capiteuse essence aux ivresses mortelles. La faim taraude l'animal, phalanges qui se crispent en une parodie de serre, sur le verre, puis le petit soupir affecté, qui tranche dans le brouhaha autour de nous. J'ai cru comprendre que vous aviez démontré votre sens de la déduction face à l'une de nos nombreuses enquêtes. Un intellect aussi brillant, je crains que vous ne pourrissiez sur pied, au GCPD. Nulle envie d'enfiler une paire d'ailes ? La taquinerie n'est pas bonne enfant. Il y a une espèce de désir de démontrer ma domination. Rappeler sans qu'il y ait besoin qui je suis et ceux qui sont les miens, les chiroptères auprès desquels j'évolue. Pourtant, l'admiration n'est pas feinte. Une espèce de fascination étrange. Cet homme n'est qu'un humain parmi d'autres. Tous me sont inférieurs, masse grouillante aux flux indolents. Personne de présent en cette salle n'équivaut à la moindre parcelle de mon esprit brillant - personne, hormis peut-être l'homme à mon flanc droit. Les insectes sont fait pour être foulés du pied, pour nourrir les puissants, pour servir d'engrais, d'exutoire. La question qui s'enfonce tel une écharde en mon crâne est la suivante : comment définir l'entité face à moi ? Terriblement humaine, mais mon regard couve la posture, devine l'homme de justice aux faits d'armes passés, suppose les stratégies fulgurantes. Insecte à piétiner, dont le bruit de la carapace qui s'annihile ravira mon ouïe, ou autre chose, encore floue, encore intangible, mystérieux prédateur ? S'il n'est une proie, il est donc adversaire. J'espère qu'il saura me divertir.

@Arthur T. Crawford
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Arthur T. Crawford

Arthur T. Crawford
couleur rp : #1F618D faceclaim, crédits : Adrien Sahores, Twizzle (merci <3) pseudo, pronom(s) : Arsène, elle batarangs récoltés : 82 date d'inscription : 06/06/2022

beneath the skin • arthur  Tumblr_inline_poqaoyehN11r5iz9i_500

nom de code : peu d'intérêt pour les surnoms, certains s'accordent à dire que ((petit con)) le qualifie parfaitement
âge du personnage : ((31 ans)) ;le temps s'écoule lentement lorsqu'on le subit
occupation : ((Inspecteur au GCPD)) ; l'espoir d'apporter la Justice dans les rues de Gotham; ancien militaire qui ne craint pas d'ôter une vie pour en sauver une autre
allégeance : ((Indépendance)) ; la tyrannie ne doit jamais gagner

liens utiles : ((Fiche)) // ((liens)) // ((téléphone)) // ((moodboard)) // ((Pinterest))

((Is revenge a science, or an art?))
beneath the skin • arthur  Cf06671c712650ff504b17dd95be85b6beneath the skin • arthur  Untitl10beneath the skin • arthur  C1913412dff5b2edc632f9cfe9a5b95d

MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty15.06.22 12:36




beneath the skin

With Kirk

En plus d’avoir une carte presque complète de la ville grâce à ses nombreuses balades, et son excellente mémoire, Arthur connaissait un bon nombre de bars à Gotham. Un savoir utile lorsque l’on était policier, pour deux raisons : trouver les criminels au moment où ils s’y attendaient le moins, et s’alcooliser sans craindre la présence de ses collègues. Il tenait à sa réputation ; et avait bien des travers qui pourraient la gâcher. Assis au bar, faute d’avoir trouvé une place en retrait à une table, il se démarquait du lieu, habillé de son costard. Il était assez habitué pour qu’on ne lui cherche plus querelle, et appréciait même de temps à autre de jouer aux cartes avec quelques voyous. Bravo Arthur, quel bon justicier tu fais. Son verre - le troisième - était vide depuis un moment. Il contemplait les dernières gouttes qu’il n’avait pu recueillir sur sa langue, attentif au moindre mouvement derrière lui qui indiquerait qu’une bagarre avait éclatée. Son ennui fût interrompu autrement.

Parmi le brouhaha du bar, une démarche qui se démarque par son calme, puis une voix qu’il connaissait le salua avec une pointe de moquerie. Lentement, il se tourna pour offrir son meilleur sourire factice à l’oiseau de mauvais augure qui venait de se poser à côté de lui. Avant de répondre à ses taquineries mauvaises, il fit signe au barman de remplir à nouveau son verre de whisky. Le sens des priorités.

- Un être ailé dans cet enfer qu’est Gotham, ne serait-ce pas un démon ? Je vais devoir refuser votre proposition ô combien alléchante, monsieur Langstrom. Je vous assure que ma place est au GCPD, et rien ne m’y fera partir maintenant que j’y ai pris racine.

Kirk avait tout de Lucifer, avec l’exception de ne pas sembler avoir un jour était du côté de la lumière. Arthur sirota quelques gorgées de sa boisson, appréciant le goût de cette dernière – contrairement à ses précédents qui avaient seulement brûlé sa gorge et son estomac vide. L’homme à ses côtés pouvait ne faire qu’une bouchée de lui, affirmant sa supériorité par ses mots et sa posture ; l’inspecteur, appréciant d’avoir le dessus sur les conversations qui n’avaient rien d’amical, ne pouvait ainsi s’empêcher de le taquiner en retour.

- Je vous offre le prochain verre.

Proposa-t-il, tel un joueur d’échec appuyant sur l’horloge pour la remettre à zéro. Leur discussion ce soir promettait d’être intéressante, bien plus que les ivrognes et petits criminels qui avaient trouvé refuge dans ce bar.


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MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty15.06.22 13:48

L'étonnement passager a laissé place à la distraction attrayante, sillon brûlant comme l'alcool qui glisse dans l’œsophage. Découvrir un membre du Gotham City Police Department dans un taudis sordide a de quoi titiller l'esprit. Nos sourires de pacotille se heurtent dans leur illusion polie. Pour un peu, je montrerai les crocs, comme un prédateur face à un autre. La répartie cinglante s'apprécie et je la savoure comme on déguste un mets raffiné. Dans cette cité aux ombres menaçantes, il est rare qu'un citoyen ordinaire - en de multiples termes, mais je songe surtout à la dimension mortellement humaine du jeune homme - ose ainsi s'aventurer en terrain dangereux. Mais n'est-il point chevalier de la justice, lame brandie et esprit critique ? Cependant, je ne peux me contenter d'être silencieux et, toujours ce même sourire aux lippes, le regard étincelant, je rétorque : L'ancrage des ramifications des racines évite tout basculement, mais elles ne sont pas éternelles, rien ne l'est, personne ne l'est, hommes ou démons, surtout à Gotham. Pourtant je serai fort embarrassé de priver le GCPD d'un élément tel que vous et ma voix sussure, fielleuse, mauvaise, cette espèce d'estime étrange qui se mélange à ce dédain furieux en mon poitrail d'ogre ailé.

Les verres ont été emplis de l'essence ambrée. Je ne peux qu'attester de ses goûts délicats en matière de venin. Je décèle chez lui une âme plus précieuse que celles qui nous entourent, une obscurité latente qui n'attend qu'un encouragement pour se laisser choir dans un abysse sans fond. Les hauteurs ne m'ont jamais fait peur, je possède deux ailes pour éviter la chute, mais être l'origine de celle d'autrui peut être aussi divertissant que curieux à observer. Quels leviers, quels mécanismes activer chez Arthur Crawford pour égratigner la peinture de ce chevalier blanc ? Qu'il vienne boire ici est une mystère aussi savoureux qu'étonnant, et le premier pas vers son propre tombeau. Par mimétisme, je partageais ses gorgées, à grands gestes lents et précautionneux de fauve désireux de démontrer sa puissance endormie. Sa proposition d'emplir à nouveau mon verre était une invitation singulière ; sourcil haussé, je hochais la tête, un remerciement clos contre mes lèvres. Allions-nous nous enivrer jusqu'à la lie ?

─ Je suis étonné de vous découvrir dans un tel environnement. Ce quartier est réputé pour ses tripots clandestins, ses rixes d'ivrognes. Découvrir sous la fange l'étincelant métal d'un badge justicier, voilà qui attise ma curiosité. Et je devine, à l'absence de regards ou de rébellion alentours, que vous devez être coutumier de cet endroit, me trompes-je ? Nouveau sourire accentué par le goût de la victoire ; je suis certain d'avoir vu juste, l'intellect stratège qui flamboie sous la carne. Mais si la question de pourquoi il est ici m'importe, je suis d'autant plus convaincu que la suite se révélera distrayante. Une interrogation n'a eue de cesse de me tarauder. Pourquoi avez-vous choisi Gotham, de toutes les autres villes ? La politique du gouvernement vous a t-elle attiré tel un fanion lumineux en pleine nuit ? Êtes-vous avide de la justice que le GCPD promet aux citoyens ? Ou, sous la carne, se cache t-il un attrait pour la cité sombre aux multiples chiroptères ?  Ma voix s'amenuise peu à peu pour devenir doucereuse, caressante, cherchant à toucher la vérité qu'il camoufle quelque part. Tout homme possède fêlures et faiblesses ; la séduction de la noirceur fait-elle partie de celles d'Arthur ? Un frisson naît en mon abdomen. La Bête s'éveille, me tourmente - l'alcool ne suffit plus à rassasier mes appétits. Qu'aurait dit Francine de ce que je suis devenu ? La pensée se verrouille en mon esprit, permettant aux aspects sauvages de prendre le dessus. Il ne fait pas bon attirer l'attention à Gotham. Pourtant - heureusement, malheureusement, malgré vous peut-être - votre intellect et votre sens de la déduction sur l'affaire des trois meurtres de l'Old Gotham ont piqué mon intérêt. Il est rare de voir des agents se démener à ce point pour résoudre une affaire. Vous avez non seulement déployé toute votre adresse mais vous avez su surmonter les difficultés. Les compliments sont sincères, alors pourquoi résonnent-ils avec cette froideur d'autopsie, cette distance brutale, cette douceur hypocrite ? Enfiler la nuit à coups d'ailes ne vous intéresse guère, mais nombre de citoyens ou d'agents seraient ravis de cette opportunité. Monsieur Wayne et une légère chaleur se dégage de ce nom que je prononce avec respect et amitié, ne cesse de se démener pour procurer aux Bats le nécessaire pour faire régner la paix et la justice. Seuls les personnes compétentes sont admises au sein de cette faction. Pourtant, vous rejetez cette proposition - avez-vous une raison de refuser ? Avez-vous le vertige peut-être ? Ou une peur bleue des chauves-souris ? et, taquin, joueur, je laisse mes prunelles s'enflammer du rouge de la Bête, une seule seconde, le temps d'un battement de coeur.

Puis, j'avale reste de mon verre offert d'une lampée impatiente, le regard étincelant à nouveau de l'émeraude, pâle et humaine. Et, autant par politesse que par provocation, geste de la main pour que nos verres soient à nouveau remplis. La Bête gronde en moi - elle veut se montrer, assouvir ses pulsions et dévorer, boire aux cous offerts, aux gorges chaudes, apaiser la faim qui ronge et qui n'a pas été satisfaite aux charognes criminelles. Je connais la présence d'une ruelle et, si l'ivresse m'y aide, peut-être trouverais-je une proie consentante - il en est, parfois, qui se laissent aller entre mes bras, à me nourrir comme on offre un présent à un dieu. Mais je repousse l'ombre sauvage, observant avec une bravade canaille le visage juvénile devant moi. Que cachent ce séduisant minois, ces sourires artificiels et ces manières rebelles ? Si secret il y a, je l'éventrerai de mes griffes. Rien ne me résiste - ni bête ni homme, ni Arthur Crawford.

@Arthur T. Crawford
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Arthur T. Crawford

Arthur T. Crawford
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nom de code : peu d'intérêt pour les surnoms, certains s'accordent à dire que ((petit con)) le qualifie parfaitement
âge du personnage : ((31 ans)) ;le temps s'écoule lentement lorsqu'on le subit
occupation : ((Inspecteur au GCPD)) ; l'espoir d'apporter la Justice dans les rues de Gotham; ancien militaire qui ne craint pas d'ôter une vie pour en sauver une autre
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MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty04.07.22 1:42




Beneath the skin

With Kirk

L’inspecteur retint un roulement des yeux moqueur et se contenta d’un léger sourire. De belles paroles. Le lyrisme d’un être qui ne croyait qu’en la perfidie des Hommes ; Arthur ne pouvait lui en vouloir : la vie était ainsi faite. Il lui arrivait de douter de lui-même, lorsque la nuit la culpabilité d’avoir tué de sang-froid, une balle entre les deux yeux de l’ennemi, sans aucune pensée pour sa famille, le rongeait. Plus jamais il ne s’éloignera de la Justice, il s’en était fait la promesse.

Arthur ne répondit pas, et préféra boire son nouveau verre, curieux de savoir quels seraient ses nouvelles paroles tentatrices. Il observait cet air satisfait ; avait-il trouvé ce qu’il cherchait chez lui ? Ou quelque chose d’encore plus intéressant ? Ce scientifique était un curieux personnage, dont les questions visaient toutes justes. Il n’en attendait pas moins d’un intellect tel que le sien. Il patienta calmement et ne reprit parole que lorsqu’il était certain qu’il n’avait plus rien à lui demander.

- En effet, je suis un habitué de plusieurs bars peu fréquentables de Gotham. C’est important d’avoir quelques petits criminels sous la main lorsque l’on enquête… Et puis le barman semble ravi de ne pas avoir à ramasser le verre et éponger le sang. Tout le monde y gagne.  Pourquoi avoir choisi Gotham ? J’avais simplement envie de changer d’air. J’ai fait l’armée, avant cela, la manière dont le gouvernement gère le crime n’a aucun attrait quand vous avez un aperçu des coulisses. Je crois en la Justice, le GCPD n’est qu’un moyen d’agir légalement. Enfin, si l’on ignore la corruption des collègues.

Les dernières gorgées sitôt avalées, il retint l’envie de demander au barman de le servir encore. L’alcool était une faiblesse qu’il se devait de cacher. Trop tard. Et puis il valait mieux garder l’esprit lucide, tant que le prédateur rodait à ses côtés.

- Ce n’était rien. Il y a des affaires bien plus compliquées que celle-ci. Je ne crains pas les chauves-souris, je suis simplement attaché aux manières classiques de faire les choses, et l’égalité pour tous que promet la Justice. Je n’apprécie pas de mettre tous les criminels dans le même panier, sans laisser aucune chance de revenir dans le droit chemin. Mais dois-je voir en votre insistance une forme de bienveillance ? Monsieur Wayne semble être cher à vos yeux... Serait-il votre bienfaiteur ?

Curiosité se mêlait à la taquinerie, Arthur continuait de riposter avec douceur. Il cherchait l’humanité sous la bête, celle qui rendait vulnérable ; tout comme Kirk cherchait à connaitre ses sombres secrets.

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MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty04.07.22 11:20

Il me laisse parler, avec la politesse de quelqu'un habitué à tendre l'oreille. Les agents du GCDP font, sans aucun doute, de parfaits publics aux plaintes quelconques de la plèbe, de la masse fangeuse de Gotham. Je ne peux cependant nier le plaisir véritable à pouvoir discuter avec lui et creuser quelques sillons dans sa carapace. Le savoir, c'est le pouvoir - et j'espère bien découvrir quelques secrets inavouables sous l'allure si parfaite du jeune homme. Mon regard ne le lâchait que rarement, analysant avec une ardeur presque scientifique la moindre réaction physique, avidement. Comme si mes prunelles pouvaient se changer en scalpel pour disséquer son âme et y fouailler à la recherche d'obscurs diamants ou d'antiques cicatrices. L'attention renaît alors qu'il prend la parole, les oreilles qui captent les sonorités, une trace d'accent traînant, peut-être, camouflé sous l'habitude - à moins que je ne m'imagine cette articulation, le sang souillé de l'alcool ingurgité.

L'intelligence, la logique de ses réponses sont autant de flèches à son arc. Difficile de réfuter quoi que ce soit. J'accentue mon sourire, pleinement satisfait devant ce joueur d'échecs. Je savais déjà son passé en tant que militaire, ayant lu son dossier attentivement. Sa belle diatribe sur la Justice a un côté innocent, pur et chevaleresque. C'est presque touchant. Y croit-il seulement, ou feint-il simplement pour m'envoyer de la poudre aux yeux ? Je n'en suis pas certain, et cette incertitude est une nouveauté attrayante. Si cet agent croit réellement en cette illusion d'une justice douce et clémente, s'il désire combattre le crime, n'a t-il pas assez vu les coulisses dont il parle pour discerner les mascarades de la réalité sanglante ? La dernière remarque démontre qu'il n'est pas aussi stupide, aussi idéaliste. Il me fascine véritablement, bien que je l'admette difficilement.

─ Gotham, son air pur et sa joie de vivre, une attraction touristique sans précédent, je comprends votre attrait dis-je avec un sourire cynique, un sourcil haussé, mais je ne m'appesantis pas sur ses choix ; nous sommes tous deux coincés dans cette ville, sous cette bulle, sous les ailes des chiroptères dont je fais partie, et je ne peux que me dire que ses agréments l'ont sans doute amené à une vie bien plus dangereuse que n'importe quelle mission militaire qu'il a pu mener. Vous parlez de corruption. Je prononcerai le mot souillure. Elle s'infiltre à tous les niveaux, comme l'humidité dans une maison saine. Il faut parfois arriver à de larges extrémités, mais il est nécessaire de réparer les tords causés. Il est intéressant de voir que vous avez les yeux grands ouverts et décillés - et comment voyez-vous cette corruption parmi vos rangs, Arthur ? Vous levez vous contre elle, vous rebellez-vous contre cette déchéance ? Ou vous arrive t-il, parfois, de sentir son attraction ? De quelle séduction parle t-on ? Mon sourire n'a pas diminué, mes prunelles sont toujours plantées sur son visage, à la recherche de quelques réactions atypiques. Je creuse, doucement, de mes griffes, à la recherche de son coeur. Se pourrait-il que ses idéaux ne soient que façade ? Qu'il soit lui-même un agent corrompu ? Il ne l'avouera jamais, pas devant moi, mais il est tant de manière d'avouer sans utiliser des mots.

Un geste, pour que l'on remplisse nos verres. Il ne s'agit pas de traiter nos appétits au poison liquide, mais de lui délier la langue. Cependant, je sens que mon propre piège enserre mes pattes. L'alcool réchauffe mon sang, accentue mes appétits, aiguillonne la Bête. La discussion se poursuit et je ne peux que reconnaître à nouveau ses talents - si je me fais, ici, diabolique tentateur, il tente d'une manière presque trop douce, de m'amener à me confier. Très bien - je lui accorde une infime parcelle de moi-même à sa curiosité. Vous semblez faire grand cas de vos idéaux de justice et de paix. C'est inhabituel, à Gotham. La plupart des citoyens finissent par céder aux tentations et aux appels de sombres sirènes. Je suis ravi de voir que les rangs du GCPD sont encore peuplés de personnes de votre trempe - même si votre manque de crainte envers mes troupes est remarquablement stupide. Un petit sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Qui ne craint pas la milice de Bruce ? Les courageux ou les idiots ? Il pourrait arguer qu'en tant qu'agent de police, il ne devrait pas avoir à me craindre - mais tous le doivent, tous les mortels devraient vivre avec cette épée en forme de batarang sur la tête.

─ Si vous souhaitez interpréter tout ceci comme de la bienveillance, grand bien vous fasse. Une forme d'abdication ; je n'aurai su placer mes mots sur ce qui m'amenait à lui. L'envie fugace et brutale de fouler du pied ses idéaux ? La curiosité morbide et bestiale pour cet être à l'intellect certain ? Un mélange malsain d'émotions contradictoires, qui me poussait à me saisir de ses fêlures, de ses bassesses, pour en faire un être comme moi, brisé ? Ces interrogations me déplaisaient ; retenant un froncement de sourcil, je repris la discussion, non sans avaler une nouvelle gorgée d'alcool ambré. La brûlure attisa la Bête, raviva la flamme, calcina toute interrogation ou émotion trop douce comme un feu dévorant une corolle de fleurs. Bruce fût un ennemi, autrefois. Lorsque j'ai ... découvert le sérum qui a fait de moi qui je suis, il fût difficile de nous allier. Pourtant, les choses ont tourné d'une façon ... inattendue et, si je retiens le flot d'informations camouflées - la mort de Francine, la rage, la colère, la bestialité, le manque de contrôle, l'alliance avec Talia Al Ghul, ma déchéance - je reprends sans respect pour la chronologie ou les détails. et Bruce devint rapidement un allié de poids et un ami. J'ai un grand respect pour lui et sa vision des choses. Il tente d'arracher à cette ville sa souillure ancrée depuis des décennies. Il ne désire que voir la paix régner. Mon timbre laisse échapper malgré lui le respect et l'admiration que j'ai pour l'homme que je sers. Il en serait de même pour son fils ou nos alliés. Je décoche un regard intense au jeune agent près de moi, par-dessus mon verre.   Il s'agit de notre souhait à tous, après tout. Et il ne se réalisera qu'avec des gens de votre acabit de notre côté. Nous manquons d'un personnel avec votre expérience, votre clairvoyance. Vous - Un bruit de verre brisé m'interrompt et je tourne un regard agacé vers l'origine. Une rixe - bien entendu, il s'agit pile du genre de taudis où règnent de telles brutalités stupides. Mes phalanges blanchissent autour de mon verre quand, dans un cri porcin, un couteau verse le sang. Je contrôle difficilement la Bête, je m'oblige à me détourner du sang qui goutte le long d'un bras alors que le propriétaire les chasse en les menaçant - je refuse de m'offrir en spectacle. Mais je sais que la faim m'a saisi, qu'elle gronde, qu'elle griffe. Votre présence n'aura pas suffi à calmer les ardeurs de ceux-là. Sang et alcool - que voilà un mélange capable d'enflammer n'importe quelle ville, de ses soubassements aux plus hautes tours des clochers et ma voix a prit des accents plus rauques, plus tranchants. Je ferme les yeux pour finir mon verre - le troisième, peut-être, mais je ne les compte plus. Parlez-moi de votre passif militaire. La demande a des allures d'ordre, des manières de supplique. Il me faut une distraction, tout de suite, ou ma faim grondante risque de devenir trop vive. Déjà, je serre les mâchoires pour avaler une salive acide, rêvant de me glisser dans la ruelle pour retrouver le blessé. Son sang doit avoir un goût infect. Le torse qui inspire, lentement, en une parodie de méditation, tiraillé entre des sensations et des émotions contradictoires. Le verre est vide, entre mes doigts, mais ce n'est plus d'alcool que j'ai soif. Aucun whisky ne saura apaiser ce que cherchent mes crocs. Ma gorge me paraît sèche, râpeuse, et je bouge les épaules pour décrisper mon corps tendu à l'extrême, comme un fauve prêt à bondir. Si Arthur avait cherché à atteindre l'homme, le sang avait fait rejaillir le Bête. Il ne restait qu'une infime limite, où la conscience humaine restait dominante. Un pied au-dessus du gouffre, et j'étais prêt à me saisir de n'importe quelle crapule pour assouvir ma faim - ou de n'importe qui. Même lui.

@Arthur T. Crawford
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Arthur T. Crawford

Arthur T. Crawford
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MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty29.07.22 0:57




Beneath the skin

With Kirk

Arthur ne put s’empêcher de sourire à sa remarque, appréciant le sarcasme de l’autre homme. Ses lèvres restèrent figées, l’expression contrôlée, quoique crispée, face à ces questions qui visaient justes. Pas la corruption au sein de la police ; jamais il n’accepterait cela. Non, sa faiblesse résidait dans son attrait pour le sombre. Kirk l’avait flairé trop aisément.

- Je ne peux agir contre la corruption si je ne sais pas à quel point elle est présente au sein du commissariat. Je suis d’accord avec vous, le terme souillure correspond parfaitement à ce drame.

Arthur remercia le serveur pour son nouveau verre, écoutant ces nouvelles critiques avec un léger sourire aux lèvres. Admettre avoir peur, c’était perdre. Il reconnaissait volontiers le manque de moyen du GCPD pour faire face aux troupes de Wayne, mais préférait être idiot dans ses idéaux qu’intelligent dans la tyrannie.

- Il faut croire que je suis stupide.

Il cacha sa fierté à l’annonce de cet aveu, un avantage sur leur relation qu’il s’empressa de retenir ; tout comme l’explication qui suivit. Sous la bête, il vit l’humain, hésitant et méfiant. Vulnérable. Il y avait quelque chose de caché sous ces mots, une douleur silencieuse dont il avait envie de connaitre l’origine. Son regard métallique se plongea dans celui de l’homme chauve-souris ; il pourrait presque y lire de la sincérité. Jamais il ne rejoindrait l’adversité malgré toutes les louanges qu’il pouvait faire sur sa personne. Le verre brisé ne le surpris point, trop habitué à ces spectacles pour s’en étonner. Il préféra observer la réaction du scientifique plutôt que se tourner, la façon dont ses doigts pâlirent dans un désir de garder le contrôle de la bête qui n’était jamais très loin. C’était admirable. Il en éprouva presque de la pitié.

- Une erreur de jeunesse. J’ai compris trop tard que je n’appréciais guère recevoir l’ordre de tuer sans réfléchir. Une erreur utile néanmoins, j’ai pu acquérir diverses compétences qui sont pratiques dans mon métier.  

Il fit signe au serveur de remplir le verre de Kirk, sirotant tranquillement le sien. Des compétences utiles, contre quelques souvenirs qui le tenaient éveillés la nuit. Il allait s’arrêter ici, mais il y avait eu un appel à l’aide sous cet ordre ; Arthur décida de se montrer bon prince et lui offrit quelques autres informations.

- Je ne suis pas resté militaire longtemps. Avant cela j’étais médecin. Je ne suis pas resté longtemps médecin… Pour moi aussi les choses ont tourné de façon inattendue, à plusieurs reprises. Néanmoins je ne pense pas qu’un nouvel événement puisse me faire changer d’avis... J’ai trouvé ma voie.



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MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty29.07.22 14:07



Le visage d'ange du policier semblait taillé pour l'innocence, pour la chevalerie ancestrale qu'il prônait tel un justicier en armure blanche. Il était divertissant de voir les murs qu'il construisait pour empêcher son visage d'exprimer ce qu'il ressentait, dans sa plus pure liberté, sa splendeur naturelle. Il était extrêmement différent de ceux que je cotôyais au quotidien et cette nouveauté, cette fraîcheur m'attirait autant que l'effluve de l'hémoglobine. Je désirais, dans une barbarie profonde et sauvage, voir son bel apanage se fissurer. Je me sentais plus monstrueux en cet instant, à envisager sa chute, à désirer sa déchéance, l'attirer dans les ténèbres qui me siéent.

D'après mes connaissances, elle ne l'est que trop. Sa présence suppure comme une blessure infectée. Il faut parfois amputer un membre avant que l'organisme ne souffre trop.

La conversation dévie, reflue comme une marée au mouvement dansant. Je me fais fierté de ne guère montrer de moi-même, sans réaliser le regard attentif, au contraire très scrutateur, du jeune homme. Il est une de mes plus grandes faiblesses que de sous-estimer autrui. Le monstre ne peut mettre à égalité quiconque d'autre que lui-même. La place du piédestal est mesurée et il n'en est qu'un à pouvoir s'y tenir. Reconnaître l'intelligence vive d'Arthur ne signifiait pas que je lui prêtais assez d'acuité pour voir à travers mes propres failles.

Ou stupidement inconscient.

Cela le perdrait sans aucun doute. Il m'amusait, mais viendrait un jour où sa témérité à lever le menton, face à moi ou aux Bats, reviendrait à riposter devant Bruce. Et Bruce n'accepterait jamais cela. Je retins un léger frisson en songeant aux mesures que le maire était apte à prendre. Et, étrangement, l'idée qu'Arthur se retrouve criblé de l'attention de Bruce, mauvaise et implacable, me fit horreur. J'allais garder pour moi nos petits entretiens, cet ersatz de relation qui nous connectait, à travers l'alcool et les mots, et bien au-delà sans que je n'en sache encore rien, que je devinais à peine, les traumatismes communs et les volontés aux ténèbres empoissés. Mais Arthur n'est pas moi, il n'est pas un monstre, il ne connait rien de la saveur d'une vie entre ses crocs, de la dissolution de son âme éternelle dans le tourment de la Bête. Cependant, sa réponse me divertit, apaise une seconde, le temps d'un souffle, l'ardeur qui palpite contre mes côtes dans la soif inhumaine. Elle se mêle de songes féroces, cette soif, plaque dans mon imaginaire des crocs tranchants, pour mieux les imaginer traverser une jugulaire. Je prends pied, je m'efforce de me concentrer sur lui. Sur sa voix. Sur son minois aux traits juvéniles et chevaleresques. Il est un Lancelot face à un dragon, auréolé d'une pureté qui me fait défaut. Sans la comprendre, cette innocence, cette envie de justice inébranlable, je ne souhaite que le voir céder aux tentations que je pourrais agiter. Pour prouver qu'il n'est ni meilleur ni pire que moi. Je déteste cette émotion, cette volonté qui pourtant m'énivre plus fortement que l'alcool fort qui me brûle l'intérieur du corps comme une flamme sacrée.

Je veux bien le croire. Je comprends à présent pourquoi vous semblez vous épanouir au GCPD. Vous pouvez à présent réfléchir à tout acte violent, avant de le commettre, que voilà une idée rassurante et je lui offre un regard entre amusement et ironie. C'est d'autant plus sarcastique, en songeant que je ne suis que brutalité jusqu'à la pointe de mes cils. Mais je ne peux m'empêcher de juger le jeune homme : il fallait un courage nommable à refuser de recevoir des ordres qui allaient contre nos propres valeurs. Ce n'était pas l'acte de tuer qui avait effarouché l'ancien militaire, mais celui de ne pas pouvoir former une réflexion quant à la volonté sous-jacente à la violence du meurtre. Cela me fit penser à la Bête, qui jamais ne pensait, quand la Soif venait. C'était primal, instinctif, à la manière d'un noyé avalant une goulée d'air dès qu'il le peut. Pourtant, mon esprit humain gardait le contrôle, la plupart du temps ; cependant, quand la durée de la transformation atteignait ses limites, l'âme se teintait du rouge et du noir du monstre, et je m'effaçais, me dissipais dans la faim et la Bête. Je devenais elle, à un point où ma conscience se fondait dans ce vide, dans cet être que nous partagions. Il m'était difficile de mettre des mots compréhensibles au commun des mortels sur ce que cela faisait de partager mon âme avec la chauve-souris. Seule Francine avait pu me comprendre. Elle était à présent disparue elle aussi. Quand aux ManBats de Talia, ils ne me valaient pas, ils n'avaient jamais valu Francine.

Mes pensées galopaient en un maelström scintillant sous mon crâne, et Arthur permettait de me concentrer sur la réalité, non sur la Bête qui reniflait le sang, qui traquait mentalement les blessés pour les dévorer, imposant à ma vision des hallucinations brutales.

Je ne comprends pas que la suite n'est qu'un coup de pouce, un bonus qu'il m'offre, comme on apaise un animal blessé en lui donnant une friandise. Pour moi, il ne s'agit que d'une espèce de soumission, ou un besoin de répondre à mon ordre précédent. Je concentre mon attention sur lui, mon regard pâle tranche jusqu'à son visage, aggripe ses traits avec intensité.

Médecin, alors ? Vous voilà tout indiqué pour jouer le rôle du scapel qui tranchera la souillure du GCPD. Navré, vaine plaisanterie. Mais je suis curieux en ce qui concerne ces imprévus qui vous ont détourné de votre voie initiale. Mais ... Pour ce que cela vaut, je suis satisfait de voir que des hommes comme vous tiennent encore les rênes de la justice. Vous semblez animé des meilleures intentions. Vous n'êtes pas stupide, Arthur, vous êtes un idéaliste. Ce qui est parfois pire et nouveau rictus qui détend mon air sérieux et sévère en une mimique plus sincère, plus humaine. J'ai prononcé le mot avec une tendresse qui m'étonne moi-même ; je gomme aussitôt cela d'une nouvelle gorgée. Il me faut cesser de boire. Le contrôle est fin, tendu, difficile. La Bête cesse de rôder pour heurter mes dernières murailles internes. Les yeux baissés, rougeoyant, bestiaux. Pas maintenant, pas ici.

Qu'est-ce qui anime votre besoin de justice ? Tous les héros ont une origine. Quelle tragédie vous a amené à désirer protéger les innocents ?

L'anneau à mon cou pèse le poids du monde, de l'absence, de l'enfer. Le métal me brûle presque. Et l'odeur du sang qu'on laisse là, écoulé sur le sol sans daigner le nettoyer, et qui appelle la Bête, la fait rugir dans cette faim bestiale. Ma question n'a aucune délicatesse, et je pousse un soupir. L'alcool semble alimenter l'amertume qui me ronge, semble nourrir la Bête de ses plus âpres désirs. Quelle rancoeur camoufle t-il sous sa carne, l'innocent inspecteur ? Mais cela amènera t-il la moindre paix, de savoir quelle tristesse il pleure, quel drame le hante ?

Cette conversation prend peut-être des allures d'interrogatoire, vous m'en voyez navré. Ce n'est pas tout à fait vrai. J'aime à entreposer les informations que j'acquières comme un jeu de construction. Chaque élément me permettra d'atteindre des objectifs. Celui que je me suis apposé avec Arthur est encore à décider. Le faire tomber peut-être. Une voix interne se récrie, tente de reprendre les rênes, conscience aux allures d'une femme blonde, d'autrefois. L'anneau, toujours lui, m'étrangle. Médecin, militaire, inspecteur de police. Vous menez une vie mouvementée aux sillons sanglants, Monsieur Crawford. Il y a presque un voile de peine, dans ma remarque. Ne sommes-nous pas tous marqués de nos propres peintures sanglantes ? Mes griffes ont eu leur content, mais mes crocs ne seront jamais repu. Combien de nuits, encore, passeront à arracher les vies des rats de Gotham ? Des invisibles et de la vermine ? Veuillez m'excusez un instant.

Aussi soudain qu'incertain, je me lève presque empressé. C'est comme une nausée qui monte, une brûlure avide. Mes pas sont mesurés mais j'y discerne le vacillement qui précède le monstre. Nul besoin de me concentrer - je sens son odeur comme on traque une proie. Il ne me vient pas à l'esprit qu'Arthur puisse me suivre. Peut-être songera t-il qu'il me faut de l'air. J'inspire l'atmosphère pesante, humide, brumeuse, l'impression que Gotham a les émanations d'un cadavre et que son odeur me colle aux poumons. La silhouette est là, ivre, tenant dans sa main tremblante sa coupure au ventre. Immobile contre un mur, grognant et pestant avec le ton fort de ceux qui ont trop bu. Je n'ai même pas à faire attention à mon approche ; il ne réagit qu'à peine quand je le soulève d'une main négligente. Ses pieds à quelques centimètres du sol, il geint. Son plasma sera souillé de son alcool frelaté. Mais la faim est trop présente, elle presse contre mes côtes, mes canines sont déjà sorties. Le nez froncé, écoeuré par mon propre acte mais incapable de réfréner la soif, j'enfonce mes dents dans son cou ; il est trop ivre pour crier, trop ivre pour bouger, il ne fait que gémir contre mon oreille, des bruits humains, pathétiques, qui pourtant me poussent à n'apaiser ma faim que de quelques gorgées. Sa saveur est écoeurante, mais la Bête ronronne, endormie - jusque quand ? Je le laisse retomber, il se retient, ayant déjà oublié ce que je lui ai fais. Dans les brumes de la nuit, ma silhouette n'est qu'ombre humaine, yeux rouges et canines. Mon menton dégoutte de plasma chaud. J'y passe une langue carnassière, crocs dénudés. Je n'aurai pas dû laisser Arthur seul, mais si je n'avais pas agi ainsi, peut-être aurais-je commis quelque chose que j'aurai regretté. Nul doute qu'Arthur aurait été dégoûté de voir cette faim, cette arrogante bête, juste avant que je ne dévoile son cou pour y planter mes crocs. La vision crée un nouveau frisson - son sang, à lui, aurait quel goût ? Immorale interrogation qui pourtant fait vrombir mes veines, ma peau sensible frissonne dans l'air humide. Puis mes yeux se tournent vers le bar - les effluves et les bruits qui en émanent sont vicieux, isolent mes sens de la mélodie de la nuit, n'attisant aucunement mon désir d'y retourner, hormis par la présence du petit chevalier au minois délicat. Puis je le vois. J'essuie de ma main le reste de sang sur mes lèvres, avant de demander, tranchant dans la nuit, Vous aimez le spectacle ? Mon regard, rouge, inhumain, l'observe - intensément. Il y a une provocation, un défi dans ma voix - le contrôle dont je suis coutumier semble prêt à vaciller à nouveau, et quoi de mieux que les ténèbres embrumés pour se cacher de ses démons, quand on en est un soi-même ? Mon sourire dévoile mes canines en une mimique faussement charmeuse, promesse d'enfer,  de sang et de perversion. Kirk s'est mélangé à la Bête - Arthur aimera t-il cette facette, osera t-il ne plus me craindre ?

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Arthur T. Crawford

Arthur T. Crawford
couleur rp : #1F618D faceclaim, crédits : Adrien Sahores, Twizzle (merci <3) pseudo, pronom(s) : Arsène, elle batarangs récoltés : 82 date d'inscription : 06/06/2022

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nom de code : peu d'intérêt pour les surnoms, certains s'accordent à dire que ((petit con)) le qualifie parfaitement
âge du personnage : ((31 ans)) ;le temps s'écoule lentement lorsqu'on le subit
occupation : ((Inspecteur au GCPD)) ; l'espoir d'apporter la Justice dans les rues de Gotham; ancien militaire qui ne craint pas d'ôter une vie pour en sauver une autre
allégeance : ((Indépendance)) ; la tyrannie ne doit jamais gagner

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MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty18.10.22 19:46




Beneath the skin

With Kirk

Un criminel qui philosophait sur la corruption avait quelque chose d’ironique. Arthur haussa un sourcil en guise de réponse, son silence signe qu’il acquiesçait à ses dires ; il n’avait jamais été contre un débat, au contraire éprouvait le besoin de faire entendre son opinion à son interlocuteur, lorsqu’il n’était pas d’accord. Ses professeurs ne l’avaient pas toujours apprécié, lors de sa scolarité. Il s’empressa de corriger Kirk.

- Consciencieusement stupide. C’est un choix de l’être, en ce qui me concerne. Je ne peux en dire autant des autres.

Que le sujet de conversation soit dorénavant lui-même créa un sentiment de malaise, qu’il haïssait. D’autant plus quand elle touchait la face cachée de sa personnalité. Arthur dû s’empêcher de réagir à l’accusation ; se forcer à relâcher les épaules et desserrer les dents. Son regard, et la manière dont il termina son verre, révélèrent à quel point la remarque avait touché un point sensible. Il ne put faire aucun commentaire, incapable de formuler une parole vicieuse pour se venger ; mais il avait retenu. Cet affront sera resservi plus tard. L’inspecteur le laissa continuer, puisque l’autre homme semblait apprécier s’écouter parler – mauvaise foi. Il regrettait d’avoir confié ses occupations passées.

Agacé, et sur ses gardes, Arthur laissa échapper un ricanement qui le surpris ; signe qu’il ne pensait pas grand bien de son « idéalisme ». Il l’était, tout comme il ne l’était pas. Il espérait le meilleur en s’attendant au pire. Il pouvait faire le pire pour le meilleur – quant au meilleur pour le pire, sans doute. Il n’était pas infaillible. L’inspecteur souhaitait retourner ses questionnements. Qu’est-ce qui pouvait animer son besoin de violence ? Qu’avait-il vécu au point de rejeter toute son humanité ? Il se contenta de soutenir son regard, les lèvres scellées par le désir de ne pas exposer ses vulnérabilités. La pitié dans sa voix l’avait écœurée ; c’était une nouvelle chute dans sa propre estime, que d’attirer la compassion de criminels.

Il ne cessa de l’observer, descellant dans son comportement une perte de contrôle imminente ; elle arriva plus rapidement que prévu, son interlocuteur prenant la fuite à l’extérieur. Trop curieux pour son propre bien, il jeta des billets sur le bois du bar et le suivit dehors à pas discrets. Perché sur les marches, il fût spectateur en première loge d’une pièce sanguinaire, fasciné malgré lui par le cramoisi dégoulinant de ses lèvres et tâchant le sol. L’inspecteur pensait que la créature l’avait oublié, trop préoccupé par son repas ; mais ses yeux écarlates se tournèrent vers lui. Il le regarda s’essuyer les lèvres d’un geste humain et, à sa question, le coin des siennes s’étira dans un sourire autant provocateur que le regard qui le fixait.

- Et si je saignais devant vous, que se passerait-il ?

Préféra-t-il répondre, tandis qu’il s’avançait à pas lent, les chaussures souillées par le sang qui avait coulé du ventre de la victime. Il y avait une lame, cachée dans sa chaussure, contre la cheville, qu’il avait envie de saisir afin de taillader son bras ; pour voir qui de l’Homme ou de la Bête prendrait le dessus. Il s’arrêta pourtant à mi-chemin, les yeux tournés vers le corps au sol, intrigué par la blessure qu’il avait infligé au cou de ce dernier.

- Qui vous dit que je suis animé des meilleures intentions ? Vous l’avez souligné vous-même : le sang tâche mon passé. Je n’en suis pas fier. Mais ce n’est jamais donner la mort à autrui, que j’ai recherché sur le champ de bataille. Ni-même défendre les convictions de ma terre natale. C’était un désir égoïste.

Il avait envie de jouer avec lui, provoquer jusqu’à avoir une réaction. L’alcool embrouillait son esprit, faisait tomber les barrières que son éducation avait érigé. Au fond, il éprouverait presque de la jalousie, pour cet homme qui pouvait laisser libre-court à sa violence sans craindre les répercussions, sa réputation étant déjà faite. La main contractée dans un poing avorté, Arthur leva le nez pour le toiser, peu impressionné par leur différence de taille.

- Malgré toute l’horreur dont vous êtes capable, vous pouvez aussi être naïf. C’en est presque touchant... Qui vous a blessé, Docteur Langstrom ? Vous-même, avec vos propres attentes, peut-être ? Un espoir mort-né ?



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MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty11.11.22 18:52



Notre débat menait aux persiflages d'Arthur et c'était d'un divertissement tout à fait exquis. Le voir se débattre dans des idéaux splendides et immaculés, dans cette notion de justice propre à certains, c'était d'une dérision délicieuse. Et que le jeune homme semblât aussi incommodé d'être le centre de l'attention ne me poussait que davantage à en prendre avantage. Certains êtres appréciaient les lumières des projecteurs, prenant les devants et s'accaparant l'attention comme des vampires de considération, mais Arthur Crawford faisait partie de l'autre spectre de personnalité, de toute évidence. Son royaume était plutôt en territoire d'obscurité, et je pensais deviner qu'il préférait nettement observer de loin ou tout du moins contrôler les choses plutôt que de se retrouver sur le devant de la scène. En ce qui me concernait, je me trouvais en dehors de ces basses résolutions de mortels ; être dans l'ombre ou la lumière m'importait peu, et je savais autant discourir devant une assemblée avec aplomb que me fondre dans les ombres en solitaire. J'étais au-dessus de tout cela. Et, la conversation prenait des tournures amusantes, alors que je tenais son âme sous mes pupilles, prenant le temps de l'admirer en en perçant les secrets, diverti par ses mimiques et ses réactions, tentant de comprendre l'essence même de celui qui me faisait face.

Mais la Bête n'était jamais loin. Il suffisait, parfois, de quelques gouttes de carmin pour aviver la faim inextinguible dans mon être, comme des incendies qui brûleraient mes veines. Elle susurrait à mes oreilles des intentions meurtrières, frissonnait sous ma carne comme un monstre aux aguets. Cela me mena au dehors, à faire ripailles du cou de ce pauvre hère. Mais je n'avais nulle pitié, et ce n'est pas cela qui me poussa à le laisser vivre, mais plutôt son goût infect. Et également le spectateur si peu discret. Je sentais les effluves de son haleine, dans mes narines évasées, et mes yeux rouges captaient sans peine sa silhouette, ses traits, son regard. Mon pouce, provocateur, essuya mon menton quand ma langue passât sur mes canines. La question est posée, dans la nuit, comme une provocation dans l'écrin nocturne de la Gotham souillée. Pourtant, Arthur Crawford réussit à me destabiliser. Plutôt que de répondre à mon interrogation, la sienne s'élançât et m'immobilisa dans mon geste d'avancer. Je me tins tranquillement devant lui, plissant mes paupières sur mes iris sanglants. J'avais parfaitement entendu. C'était la première fois qu'une telle question, dans un contexte pareil, me parvenait. Je compris alors combien je m'étais fourvoyé sur la nature chevaleresque du policier - et que l'obscurité que j'avais pressentie était bien là, dans son âme, comme un taillis de ronce profondément enfoncée en son coeur. Une étincelle de surprise et d'approbation se mit à luire dans mes prunnelles, alors que mon sourire provocateur et charmeur se muait en autre chose - un rictus, de Bête à bête, d'homme à homme. De monstre à monstre.

Il n'est guère poli de répondre à une question par une autre, Monsieur Crawford. Mais si vous vous mettiez à saigner, ici-même, alors que j'ai encore la saveur médiocre de ce sang sur la langue, peut-être serais-je tenté de vous ... goûter. L'avertissement, sur le dernier mot, pesait comme le poids du monde. Il s'était avancé, nullement appeuré, et je haïssais ce stupide courage, à moins qu'il ne s'agisse d'une bêtise particulièrement suicidaire. Sa conduire m'évoquait un rongeur face à un serpent. Et, à présent qu'il avait soulevé le sujet, il m'obsédait comme une mélopée. Quel goût aurait son sang, à lui ? Pas cette saveur pitoyable, ce relent pathétique qui envahissait encore mes papilles. Le sien aurait le bouquet exquis d'une âme en perdition. Mes canines toujours en évidence dans un sourire hardi, je l'observais calmement, dans une attitude plus sereine que la réalité, quand mon propre plasma bouillonnait du désir de la Bête. Les gestes d'Arthur étaient étranges - avait-il cherché à attraper quelque chose ? Un revolver, peut-être, en réponse à un quelconque instinct de survie qui sonnait tardivement en son encéphale mortelle ?

D'autres mots qui glissent, qui ronronnent à mes oreilles alors que mes prunelles s'avivent encore un peu plus d'une étincelle affamée. Ainsi donc, le petit soldat devenu flicaillon camouflait bien des fêlures. De quelles intentions égoïstes parlait-il ? Qu'est-ce qui l'avait motivé à chasser sa propre race, ses propres frères de chair ? Il étaitune énigme qui étouffait le monde autour de nous. Je me contentais de hausser un sourcil, l'invitant à poursuivre. Notre petit jeu avait pris des tournures bien plus excitantes, dans cette ruelle. Je ressentais une espèce de volupté énivrante, qui ne devait que peu à l'alcool ou au sang ingurgités. La présence joueuse d'Arthur était aussi séduisante qu'électrisante. J'examinais sa main, à présent crispée en un poing - souhaitait-il me frapper ? Je lui lançais un regard qui l'invitait presque à le faire. J'espérais presque pouvoir lui démontrer combien je le dominais, combien j'étais puissant, combien je pouvais le soumettre facilement. Je trouvais en ces idées brutales une excitation sombre et perverse, aux effluves de la Bête. Elle aimait tant dompter et asservir. Et j'y trouvais, vicieusement, un plaisir coupable. Il est vrai que j'ai tenu pour acquis vos valeurs chevaleresques, Monsieur Crawford. Peut-être me suis-je fourvoyé. Vous évoquez de sublimes idéaux que je vous ai prêté ; dites-moi en quoi était mon erreur. En quoi résonne votre égoïsme. Si vous ne cherchiez ni la mort ni l'absolution pour vos semblables, quelle était votre quête ? Curiosité réelle aux lippes, qui suinte dans ma voix, sincèrement. Il n'y a rien qui puisse aguicher ma curiosité plus profondément que l'obscurité et les vices d'autrui. L'humanité à sa perte, et les mortels aux effluves méprisables, voilà ce qui fascinait mon âme. Découvrir que j'avais raison, en songeant percevoir chez Arthur Crawford l'ombreux voile des perdus de ce monde, voilà qui était plus plaisant encore que mon maigre et écoeurant repas.

Naïf. Le mot est une morsure froide. Mon minois exprime la désaprobation la plus totale, alors qu'Arthur montre des crocs dignes d'un fauve. Mes iris rouges se plissent, dans une mimique sauvage et déconcertée, le temps d'une seconde, avant que je tente de reprendre le contrôle. Mais la Bête a toujours le dessus, et elle n'a jamais été facile à camoufler. Les muscles tendus, le cou légèrement voûté, le corps en une pose carnassière, comme une créature aux abois. Trop de souvenirs remontent à la surface ; dans un geste presque rassurant, ma main droite remonte jusqu'à mon col et sentir l'alliance au bout de la chaîne, camouflée par mes vêtements, est un réconfort léger qui m'ancre dans ma réalité et me permet de répondre d'une voix où perce uniquement le cynisme et une violence voilée. Voilà des qualifiquatifs étranges de la part d'un homme connaissant ce que je suis capable de faire. Sachez que mes attentes sont toujours comblées, d'une façon ou d'une autre. Rictus qui s'étend sur mon visage, avec dédain. Il n'est guère d'espoir qui survive à Gotham, selon moi. Nous sommes tous empêtrés dans un abysse de désespoir, et tentons de nous en extirper à coups de vices désinvoltes et d'illusions grotesques. Mais, certains, embrassent l'obscurité à bras charmeurs et languissants. Savez-vous ce que cela fait, Monsieur Crawford, que d'accepter la violence que l'on camoufle au fond de soi ? je prononce d'une voix très douce, mielleuse, provocante et séduisante. Un pas, vers lui, lent et précis, alors que je penche la tête sur le côté. S'accorder la pleine et entière acceptation de ce qui demeure sous la peau. Bête, monstre, démon ... La nature humaine n'existe que dans ses plus bas instincts. Vous m'avez vu me nourrir de cet homme sans chercher à intervenir. Il est toujours en vie, grâce lui soit faite de son plasma à la saveur si médiocre. Pourtant, j'aurai pu le tuer. Auriez-vous alors riposté, usé de la violence, agité sous mon nez vos valeurs de justicier ? Ou auriez-vous feint l'indignation, jeté l'opprobe sur ma nature de Bête ? je sussure, plus bas, en m'approchant encore ; je renifle son odeur d'homme, le parfum de son savon, j'entends le grondement de son sang. Mon sourire s'accentue encore, bestial. Je me fait l'effet d'un diable aux tentations cruelles et aux propos plus cruels encore.

Vous sentez l'alcool, Monsieur Crawford. L'ivresse dicte t-elle vos paroles ? Ou allez vous continuer à me provoquer jusqu'à me pousser hors de mes limites ? J'avoue apprécier notre petit jeu bien plus violemment, à présent que je devine le chant de votre sang qui se rue dans vos veines. En tant que médecin, vous devez connaître les points qui me laissent songeur. L'artère carotide primaire, dans votre cou à droite, qui bat à une vitesse un peu plus rapide, à présent, mais également l'artère axiliaire, dans votre épaule, sous votre clavicule, ou l'artère illiaque interne, près de votre bas-ventre, ou la veine basilique, dans le creux de votre coude gauche ... Un corps humain, si faible, si facilement manipulable ... Mais vous n'avez pas peur de moi, Monsieur Crawford, n'est-ce pas ? Un pas. Encore. Je me suis approché de lui, et je le surplombe presque, carnassier. Mon regard ne l'a pas lâché et la tension qui règne dans tout mon corps désigne sans mal que je suis sincère et précis. Son allure n'est qu'illusion, et la Bête me hurle de planter mes crocs pour lui faire éprouver un instant la fureur sauvage qui m'anime. Son interrogation tourne encore dans mes oreilles. Aura t-il le goût de l'alcool qui a déjà dû atteindre ses globules ? Ma lèvre supérieure se retrousse, mon nez se plisse. Ma vigilance et mon appétit sont sans commune mesure et ma main droite, au pouce couvert du sang séché, tressaille. Encore quelques instants, et je l'attraperais pour le savourer.
Il l'a cherché.
Il l'a voulu.
Et il le veut encore.

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Arthur T. Crawford

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beneath the skin • arthur  Cf06671c712650ff504b17dd95be85b6beneath the skin • arthur  Untitl10beneath the skin • arthur  C1913412dff5b2edc632f9cfe9a5b95d

MessageSujet: Re: beneath the skin • arthur    beneath the skin • arthur  Empty14.11.22 18:55




Beneath the skin

With Kirk

Un frisson parcouru son échine, non pas inquiet mais fier de réussir à obtenir des réactions de la part de la Bête. Leurs regards s’étaient croisés ; il n’était pas le seul joueur présent. Arthur ne désirait pas tant le frapper, plutôt le provoquer en faisant couler son propre sang. Il essayait par tous les moyens de l’atteindre verbalement, cependant. Et si la créature était assoiffée de sang, lui était avide des informations et secrets qu’autrui pouvait cacher. Alors il le laissait parler, puisque Langstrom appréciait tant le faire, tandis qu’il examinait chacun de ses gestes et paroles.

L’inspecteur se contenta d’hausser les épaules, peu enclin à révéler aussi aisément les raisons qui l’avait poussé à s’engager sur le champ de bataille. On ne donnait jamais volontairement des informations à son ennemi. A la place, il se délecta de son expression lorsqu’il le qualifia de « naïf ». Le geste qu’il avait effectué près de son col ne lui avait pas échappé – Arthur commençait à avoir la désagréable sensation de se reconnaitre. Il la chassa rapidement, et n’osa même pas s’aventurer sur ce terrain ; il savait frapper avec bassesse, mais jamais userait d’une faiblesse similaire à la sienne.

Comme il s’y attendait, Langstrom dénia être naïf, réaffirmant avec ses mots quelle créature terrible il était. A nouveau beau parleur, il posait des questions justes. Bien qu’habituellement Arthur ne mettait pas les criminels au même niveau, il n’avait, ce soir, que faire des clients de ce bar, tous atteints par la pourriture d’une manière ou d’une autre. Encore une fois, il n’allait pas lui offrir la réponse – par pure provocation, cette fois. Car il savait, puisqu’il partageait le même esprit scientifique, qu’il n’y avait rien de plus frustrant que de rester dans l’ignorance.

Son sourire s’agrandit, révélant des dents parfaitement humaines, malgré l’expression presque carnassière. Il ne craignait pas la Bête ; la souffrance physique pouvait être ignorée, et la Mort n’était plus autant effrayante qu’autrefois, à force de la côtoyer – en réalité, il la désirait.

- Pourquoi devrai-je avoir peur de vous, Monsieur Langstrom ? Je vous intrigue trop pour que vous soyez capable de me tuer, la douleur passe, et je ne suis pas manipulable. J’aurai plutôt tendance à dire que vous êtes le manipulé ici… Tout comme la Bête vous manipule… Qui d’autre, encore ? Batman, peut-être ? Qu’il est triste d’user de la violence afin de se complaire dans une liberté illusoire.

Comme il avait hâte de savoir qui de l'Homme ou la Bête allait prendre le dessus ; bien qu'il ne miserait rien sur Langstrom.

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