there's no turning back, it all fades to black (bronna)

Les choses avaient beaucoup changé, depuis trois ans.
Tu te souviens de tes premières années, puis de tes jeunes années, jusqu'à ce qu'enfin, tu craques. Et tu sais que tu as craqué. Mais tu estimes, à ce jour, avoir toujours pris la bonne décision ; quelle qu'elle soit. Tu es juste un peu déçu de ne pas avoir pu employer les pleins moyens bien avant ; bien avant que de nombreuses vies soient encore arrachées par des personnes comme le Joker, ou encore Sionis. Tu avais du sang sur les mains, et tu sais que tu en as toujours. Si tu tues un tueur, le nombre de tueurs sur Terre reste le même. Tu étais prêt à prendre cette responsabilité, et tu l'es toujours. Tes démons se bousculent constamment dans ta caboche, mais si tel est le prix de la paix, alors ainsi soit-il. Tu portes le monde sur tes épaules, tu portes une ville entière ; Gotham, et tu observes chaque jour la criminalité baisser ; tes efforts ne sont pas vains. Et si la lutte est difficile, compliquée, et qu'une partie de tes alliés sont devenus tes ennemis, tu sais qu'au moins la population demeure intacte, et reste protégée d'individus tout droit sortis d'Arkham.

Et qu'importe ce que le clown peut bien raconter, qu'importe qui les pilules ont si calmer son esprit déjanté, il restera toujours une menace à tes yeux.
Il t'a tant enlevé.
Tant d'années noyées dans le sang d'innocents.
Il doit payer, lui aussi.
Et le savoir toujours en liberté, quelque part tapis dans les tréfonds de la ville, te rend physiquement malade, renforce la rage qui consume doucement ton cœur.

Tu sais que beaucoup n'approuvent pas tes manières, qu'ils qualifient d'extrêmes. Longtemps tu as jeté la pierre à Jason pour ses méthodes radicales, des méthodes desquelles tu t'inspires aujourd'hui. Mais lui, même lui, tu le vois dans ses yeux ; il te regarde différemment. Tout le monde change son opinion sur ta petite personne, et c'est une chose que tu ne vis pas très bien. Mais tu sacrifies ça, leur amitié et leur amour, ta famille, tu sacrifies tout au nom de la liberté et de la paix ; et tu continueras comme ça, parce-que tu sais que tes méthodes ne sont pas vaines, parce-que tu sais qu'elles sont nécessaires ; parce-que si elles ne l'étaient pas, alors pourquoi n'est-on pas venu t'arrêter ? Te stopper dans ta prétendue folie ? Tu entends les rumeurs d'une résistance, mais il y aura toujours quelqu'un qui ne sera pas d'accord avec tes idéaux ; c'est le principe même de l'humanité, chaque individu est différent, chaque individu a sa propre opinion ; divergente, même si elle implique de devoir sacrifier des vies juste pour se divertir. C'est un détail qui te passe au-dessus de la tête, de toute manière ; on t'a choisi, tu as été élu, et tu ne feindras pas à tes devoirs ; des pensées qui te traversent constamment l'esprit, alors que les bras croisés dans les dos, mains jointes, tes yeux scrutent les gratte-ciels sombres d'une ville à laquelle tu voues absolument tout ; ton temps, ton âme, au point d'en délaisser ce qui est réellement important pour toi. Selina, notamment, ou encore Barbara. Tu sais que tes fils, eux, t'ont renié pour ce que tu fais ; alors que tu avais pensé, pourtant, qu'ils auraient été les mieux placés pour te comprendre, mais la sécurité de tous ces gens, là-dehors, est bien plus importante que le reste. Pas vrai ?

- Donna. Tu ne te retournes même pas, tu peux la reconnaître entre mille ; ses pas et sa manière de déambuler la trahissent. Une alliée de longue date, une personne qui pourrait aisément te refaire le portrait, aussi, au détriment de tout ton équipement et de ta simple force d'homme ; et pourtant elle est là, sans chercher à te nuire, sans chercher à te ralentir dans ton règne, ni même dans la chute de ce que tu as été. Elle pénètre dans la pièce, et tu la laisses avancer. Enfin, tu tournes sur toi-même pour l'accueillir, sans même pour autant lui adresser un sourire ; ce n'est plus une expression du visage que tu avais tendance à faire, perdue avec un morceau de ton âme dans le temps, de nombreuses années en arrière. - I thought you were with Diana. Sa sœur, toute aussi farouche digne des Amazones. Tu viens t'asseoir sur le divan, l'invitant d'un geste de ta main d'en faire de même et de venir s'asseoir sur celui qui faisait face au tien, afin que vous puissiez discuter en tête à tête ; si elle était venue te chercher jusqu'ici, à Wayne Enterprises, c'est qu'il y avait bien une raison. Tu tires deux verres de la table carrée qui trône à l'une des extrémités du divan, et tu viens les mettre sous vos nez, sortant ensuite une bouteille de whisky de la réserve planquée sous la table basse. - Do you want a drink ? Like the old times.

(c) mars.