Don't tell mom.....please ? - feat Dadyshot

Don't tell mom.....please ?

Liveshot & Deadshot

The ultimate choice for a man, in as much as he is driven to transcend himself, is to create or to destroy, to love or to hate. ― Erich Fromm..

— I tell you Johnny, if the bat’s commin’ Imma shoot him right between his bat-eyes.
— You sure about that ?
— Yeah ! I've dealt with waaaay tougher boys before.

Assis dans l’ombre, de l’autre côté du petit bouis-bouis crasseux, tes yeux roulent dans leurs orbites et tu lâches un pauvre soupir agacé, masqué uniquement par le capuchon qui camoufle les traits de ton visage. Des heures que les deux pauvres types bien un peu éméchés se donnent en spectacle, parlent bien trop fort dans la vaine tentative que d’impressionner les gusses dans ton genre, qui n’en ont rien à faire de leurs mouilles. Leur seul méfait, braver le couvre-feu, s’enfiler des pintes dans un bar clandestin, et déjà ils se sentent comme de véritables petits coqs de bassecour. Distraitement tes doigts montent à ton bec pour attraper la cancéreuse entre ton pouce et ton index, puis t’écrases machinalement le bout dans le cendrier devant toi avant de prendre une gorgée de whisky bon marché. Le pire dans tout ça, c’est que t’es certain que les deux clampins accoudés au bar seraient certainement les premiers à détaller comme des lapins si le Batman rappliquait. Criminels de pacotille.
Les minutes passent, deviennent heure. Voilà bien un petit quart d’heure que Tic et Tac, rejoints par le reste de leur clique, ont disparu - et presque aussi longtemps que ton verre est vide. Ton contact ne viendra pas. C’est monnaie courante par les temps qui courent, t'es pas surpris : peut-être qu’il s’est fait pincer, ou alors il s’est dégonflé. Une personne, ce soir, aura la vie sauve. He. Est-ce seulement un cadeau, que d’obtenir un sursis dans cette nouvelle Gotham ? Peut-être pour les bons types. Mais généralement quand quelqu’un met ta tête à prix alors t’as des choses à te reprocher. Tu te lèves et refermes ton long manteau, déposes quelques billets verts sur le comptoir en sortant. Enfin tu t’adosses à un mur un peu plus loin dans la rue, un pied sur la surface sale derrière-toi et t’entreprends de te brûler une nouvelle barrette de tabac.

C’est le cri, douloureux et furieux à la fois que t’entends en premier, mais tu ne le calcules pas vraiment : ça fait partie du décor, ici, dans la ville du Bat. Dans les tréfonds sombres et perdus de la grande Gotham, à l’heure où ne sortent que les pauvres fous. Ce ne sont pas tes affaires, surtout si des poivrots ont décidé de se taper dessus. Non, ce qui te fait réagir, c’est la voix féminine que t’as peur de reconnaître malgré la distance, et surtout le nom qui est prononcé.
— What the….
Tu fronces les sourcils, écarquilles les yeux quand tu réalises ce que ce nom peut signifier. Ton sang se glace, tu abandonnes le mégot pas même entamé et te redresses, puis te diriges vers la source des voix, cours lorsque t’entends des coups de feu, le palpitant qui rate un battement.
Tu reconnaitrais ces couleurs entre mille, tu te souviens du jour où ta fille t’a fièrement montré un accoutrement assez similaire lorsqu’elle était plus jeune – juste avant que tu la convainques d’abandonner l’idée et surtout de ne pas en parler à sa mère. C’est du moins ce que t’as pensé, imaginant qu’il s’agissait seulement d’un jeu d’enfant pour elle. T’as toujours été terrifié du fait qu’elle t’idolâtre dans ses jeunes années. Mais là devant toi, Liveshot se concrétise, et la vérité éclate : Zoe est face à quatre malabars pas franchement lucides, qui tentent de mettre la main sur elle. Ta mâchoire se crispe, tes poings se serrent, fureur qui éclate purement et simplement alors que t’es témoin de la scène.
— HEY !
Les hommes se retournent à l'unisson. T’observes furtivement une flèche logée dans le bras d’un des gars et un pincement de fierté, malgré tout, remplit ton cœur.
—  I wouldn’t… Voix basse et dangereuse, ton timbre autoritaire ne laisse flotter aucune incertitude quant à la menace que tu leur craches.
Pourtant l’un d’entre eux, probablement le chef, se met à rire et sans crainte s’approche de ton espace alors que ses moutons le regardent sourires aux lippes. Tu fronces les sourcils. Ton instinct te crie de lui coller un flingue dans le gosier, de tirer avant d’abattre les trois autres probablement avec une seule et unique balle. Pour le simple fait d’avoir menacé ton enfant. Ton sang est bouillant, tu vois rouge. Mais pour Zoe, tu ne fais rien de ça. T’as toujours réprimé ta violence devant elle, et plus encore tu ne voudrais pas prendre de vie sous ses yeux. Parce qu’au fond, t’as peur Floyd, peur qu’elle finisse par t’abandonner, elle aussi, ton trésor, ta lumière. Peur qu’elle voit enfin quel monstre tu es véritablement. Quelque part tu le sais, ce serait bien mieux pour elle.
— Guys, look what a good Samaritan we found here !
Il se donne en spectacle, tout comme plus tôt dans le bar. Et t’es sincèrement fatigué de cette fausse arrogance.
T’interceptes la batte destinée à tes intestins et à la place tu saisis le type que tu coinces contre ton torse, un bras qui l’étouffe alors que le canon de ton poignet presse fermement contre sa nuque. T’as pas ton armure, mais tu sais que tu ne peux te permettre de sortir sans tes armes. Le chef fait un léger mouvement pour indiquer aux sbires de ne pas bouger.
Il a raison : tu ne plaisantes pas.
— Hell ! Do you even know who I am ? What the fuck I can do to you ?
— Dude, chill ! What is it ? Is that yar gurl or something ?
Ton emprise se resserre. Avec ton otage tu t’avances pour te placer entre les criminels et ta fille à l’arc bandé.
— Listen tough guy, 'm not stupid, you won't shoot, que crache l’ordure à la confiance retrouvée. You don’t want Batman to be here.
— Ever heard of silencers ? Beside…, t’avances ta bouche proche de son oreille et chuchotes, …I don’t miss.
Et l’homme, enfin, comprend entre quelles mains il se trouve.
— OK OK ! Bro ! We are sorry, ok ?? Don’t…
— You sure have to be.
Avant même que leur alpha n’ait le temps de déglutir, les quatre hommes se retrouvent avec des projectiles de métal dans les genoux. Ils ne remarcheront jamais, mais, hélas, il survivront.

Don't tell mom.....please ?

Liveshot & Deadshot

The ultimate choice for a man, in as much as he is driven to transcend himself, is to create or to destroy, to love or to hate. ― Erich Fromm..

Fumée noire d’un gun encore chaud, et la rivière carmin rejoint les eaux souillées, sur le sol, coule, miroir hypnotique du cirque des horreurs de Gotham. De tes propres horreurs, encore là déguisées, travesties pour les yeux innocents de ta seule lumière, de tout ce qui en toi, n’a pas encore pourri. Moisissure qui gangrène jusqu’à ta moelle. Tu regardes à moitié seulement ces hommes au sol, inconscients pour certains, esprit envolé dans les affres de tes songes. Aussi lèves-tu les yeux lorsque sa voix tranche le silence assourdissant, gueule désapprobatrice et mâchoire tellement serrée que le grincement de tes dents doit certainement empêcher les morts de reposer en paix. Elle sait mieux que de continuer à te prendre pour le dernier des abrutis, tue sa réplique en cours de route. Honteuse, son regard se détourne, tombe sur les pauvres poivrots que t’as été contraint d'épargner.
— An ambulance…. AN AMBULANCE ?! REALLY ?
Sourcil réprobateur, tes paumes de mains regardent soudainement le ciel.
— Damn, Z-, tu retiens de justesse son prénom, I DON’T GIVE A FUCK ABOUT THEM !
Tu ne remarques pas le mouvement dans ton dos, naturellement tu t’es placé entre le danger et ton enfant, mais pour une fois, tu te préoccupes davantage de quelqu’un que de ta propre personne ; architecte de ta propre négligence alors que le monde autour a cessé d’exister. Une erreur, qui aurait pu te coûter. Par-dessus ton épaule siffle la flèche mauve, pourfend les airs et fond dans la main du tireur comme dans du beurre, et sans sourciller tes yeux suivent le projectile tout du long.
— Uh. Good one…
Tu pinces les lèvres, hoches le menton de haut en bas une seconde ; puis croises négligemment les bras sur ton torse, laissant Zoe s’occuper de la pièce de viande embrochée : elle l’assomme d’un coup d’arc bien trop professionnel pour une gamine de son âge. T’es pas surpris. Tu connais la laideur du monde, tu lui as appris à se défendre. Elle a ça dans les gènes, violence, impétuosité, qu’elle le veuille ou non, que tu le veuilles ou non. T’en es fier, en un sens, soulagé même, dans un contexte tel que celui-ci : la fille de Deadshot n’est pas une petite fille naïve et innocente. Elle a du cran, elle rend les coups. T’aurais simplement préféré qu’elle reste loin des problèmes ; mais ça aussi, elle l’a dans les gênes.
C’est comme un interrupteur : dès qu’elle rouvre la bouche, ta colère revient de plus belles, violente, fracassante.
— Oh… OH YOU THINK ??
Question rhétorique.
T’essayes de ne pas te laisser submerger par ta colère, tu sais qu’elle ne pensait pas à mal, mais c’est plus fort que toi, t'es comme ça, t’es un colérique. Et toutes ces émotions, que tu ne peux ou n’oses ressentir, se changent en rage, toujours.
Comme, la peur.
— But not here.
T’attrapes brusquement le bras de la jeune fille, la tires avec toi, attentif à ne pas lui faire mal, et la traînes hors de la ruelle. Mouvement paternaliste un peu excessif, poussé par un cœur qui inhabituellement cherche à quitter ta poitrine. Tu jettes un dernier coup d’œil aux types qui épongent le sol crasseux - la gâchette te démange, tes mains commencent à trembler. Une voix dans ta tête, celle qui en abondance veut voir couler le sang, le monde brûler sous tes mains – celle de ton instinct de survie, te susurre de terminer le travail. C’est ce que tu devrais faire. Sinon, ils vont causer. Ces ordures parlent tout le temps. Et s’ils content les louanges de ta fille à qui le veut, elle sera en danger, pour les mêmes raisons qu’Eddie a été pris pour cible : à cause de toi.
Tu réprimes cette pulsion. Parce que tu sens le pouls déjà nerveux de ta fille au travers de ta main sous son bras, la chaleur, vivante, qui émerge de son corps, te rappelle à l’ordre. Tu ne veux pas la perdre. Putain que t'as peur de la perdre. C’est égoïste, c’est lâche. Mais c’est plus fort que toi, c'est comme ça, t’es un père, et putain, elle est tout ce que t’aimes dans ce monde froid et impitoyable.
La milice, de toute manière, se chargera de les faire taire.

A quelques blocs de là se situe le motel crasseux dans lequel tu crèches ces dernières semaines. Après le couvre-feu, il ne fait pas bon trainer dans les boyaux de Gotham. T’arrives à ta chambre que tu déverrouilles, regardes distraitement autour et sans ménagement pousses l’archère à l’intérieur. D’un point de vue extérieur, cette scène pourrait  facilement s’apparenter à un enlèvement – peut-être en est-ce un ? – mais ici, tout le monde s’en tape, c’est précisément ce qui a motivé ton choix résidentiel.
— WHAT THE HELL WERE YA’ THINKIN’ ?
Tes mots, tes paroles te dépassent, crachés alors que tu claques la porte derrière-vous.
— I thought we talked ‘bout that.
Tu plisses les yeux, lui tournes le dos ; tes mains passent maladroitement dans tes cheveux, à l’arrière de ton crâne, puis tu tournes les talons pour la regarder de nouveau.
— And what’s with the name ? HELL ! Does…. Does your mother know ?

Don't tell mom.....please ?

Liveshot & Deadshot

The ultimate choice for a man, in as much as he is driven to transcend himself, is to create or to destroy, to love or to hate. ― Erich Fromm..

T’as le palpitant sur le point de claquer, ça cogne à l’intérieur de ta cage thoracique et tambourine contre tes tempes - pression artérielle anormalement élevée, petite veine sur ton front qui marque ta colère mais surtout ton angoisse. Frustration qui se construit laborieusement alors que t’essayes de contenir tout ça en face de ta fille, pour faire bonne figure mais probablement aussi pour l’épargner. T’as toujours été sanguin, bien que tu t’efforces généralement de garder le contrôle sur les quelques émotions que ton cerveau veut bien reconnaître, parce que t’es pas fichu comme les autres, parce que t’as ce truc en toi, qui te pourrit la vie mais avec lequel t’as appris à cohabiter. Deadshot est froid, Deadshot est impitoyable.
Oui mais… qu’en est-il de Floyd ?

— WELL, maybe ‘cause, ya’ know, SHE’S KINDA RIGHT ?!, tes sourcils se froncent, tes main reposent sur tes anches.

La demoiselle cependant ne semble l’entendre que d’une oreille, et poursuit ses accusations de plus belles – entêtement probablement hérité de ses deux parents. Il faut admettre que t’attendais pas ces mots-là, sortir de sa bouche. Ton visage perd de sa couleur à la mention, probablement aussi pâle qu’un putain de cadavre et les bras maintenant ballants à tes côtés.
Sans vraiment enregistrer ses derniers mots, estomac retourné et boule au ventre, tu demandes encore maladroitement :
— What… How much do you know about that ??

C’est pas la première fois qu’elle te questionne sur ton passé, ta vie d’avant, ta vie civile ; mais c’est la première fois qu’elle le fait de manière aussi directe, et surtout qu’elle évoque les rangers. Ha. La belle époque, quand tu croyais encore naïvement pouvoir faire quelque chose de ta vie, que t’étais apte à fonctionner en société, une belle arnaque emballé dans un papier cadeau certifié par le gouvernement. Autorisé à assouvir tes pulsions, remercié et décoré pour prendre des vies sans poser de questions ; ils t’ont accroché des médailles sur l’uniforme comme on attache une médaille à un clébard. C’est ce que t’étais après tout, chien d’attaque de l’état, une arme braqué sur les ennemis – c’est ce que t’es toujours, avec des employeurs différents. T’as voulu servir ton pays, mais c’est ton pays qui s’est servi de toi, qui t’a bousillé le cerveau plus qu’il ne l’était au départ, avant de te trainer dans la boue comme un malpropre. Une autre vie, que t’as partagée avec Susan, et surtout avec Eddie, et dont tu n’aimes pas faire mention.

— You know what ? Nevermind, tu soupires avec un mouvement vague de la main. Puis tu désignes tout autour de toi, la chambre miteuse du motel dans lequel vous discutez, rongé jusqu’à la moelle tout comme toi, cruellement vide et impersonnelle – absence flagrante de tout objet personnel. Froide et morbide. Look how well it worked for me, and it didn’t even involve unallowed vigilantism !

Tes mots sont crus, tes mots sont secs, mais ils sont réalistes.

— Don’t you understand ? Once you choose this path, you don’t get to choose anymore. Somehow, it kills something deep within you, something that cannot be brought back. We are not in comic books, good guy or bad guy, you get to suffer a lot, one day or another, one way or another. Is this what you want ? Because it’s definitely not what I want for you Zoe !

C’est l’inquiétude qui te fait crier, hausser le ton devant cet enfant que tu aimes si profondément et avec tant de sincérité, parce que tout est plus facile quand tu t’enfermes dans ce monde froid et apathique, anesthésié du bordel qui tourne autour. Seulement Zoe toujours sait t’en extirper.
En vérité, ce n’est pas à elle que tu en veux, jamais tu pourrais la blâmer de suivre son propre instinct et se tenir à ses convictions, surtout quand elles témoignent de la belle personne qu’elle est devenue en dépit de son père monstrueux. Rayon de soleil et de positivité qui perdure dans la crasse de Gotham, ville qui ne la mérite certainement pas, tout comme tu ne la mérites pas. S’il y a une personne que tu blâmes, c’est toi. Et tu refuses de devenir comme ton paternel, colérique et abusif, cet enfoiré qui utilisait la moindre frustration comme prétexte pour se défouler sur ses propres enfants. T’es toi-même une sale ordure, mais jamais tu lèverais la main sur un gosse, encore moins les tiens. Alors tu t’efforces, finalement, à ravaler cette colère qui brûle injustement dans tes veines, à adoucir le ton de ta voix et alléger ton expression. Tu ne connais pas ce confort-là, mais tu sais que la présence d’un père se veut habituellement sécuritaire et réconfortante. C’est qui tu veux être pour elle.

— Z, I want you to be happy, to study, to live a nice life. And most of all, I want you to be safe. That’s all I ever wanted, even if it meant not seeing my little girl grow up.

Tu soupires, penches ta tête en avant et te pinces l’arête du nez comme si tu avais une migraine. Puis tu fermes la distance entre vous, plante ton regard dans le sien et dépose tes mains protectrices, doucement mais fermement, sur ses épaules.

— Listen kiddo, I… I’m sorry for yelling, it truly wasn’t at you but… Honestly, I’m not used to be scared. You have to understand that I have a lot of enemies outside, who would not hesitate to harm you in order to get at me if they knew we’re related. And how much I care.

Honte et blessure te consument, te forcent finalement à retirer tes mains et détourner ton regard d’acier, quand tu penses à la manière dont t’as déjà perdu un fils. Ton estomac se noue, comme rarement il le fait, nausées quand t’imagines les yeux vitreux d’Eddie, figés par l’horreur de ses derniers instants, tout petit dans tes bras impuissants. Tu te souviens de cette fureur, de l’injustice que t’as ressentie, et plus que jamais la tristesse qui a bien failli t’achever. C’est de ta faute, tu le sais, tu te détestes pour ça, en grande majorité. Tu ne peux pas perdre un autre enfant, pas pour tes mauvais choix et la vie désastreuse que tu mènes. T’es certain que le sociopathe que t’es, serait capable de mourir de chagrin.

— Huh, yar mother is going to kill me soooo badly.