Broken Arrows | PV Oliver Queen

T'inspires, puis t'expires, tentant tant bien que mal d'oublier la souffrance qui accompagne chacune de tes respirations. Le goût de fer au bord des lèvres, tu craches le trop-plein de salives rougeâtre qui baigne dans ta bouche. Tes talents t'ont lâché au mauvais moment et maintenant, tu paies le prix fort. Ton arrogance t'avait conduit à ce point et pour la peine, t'étais le seul à blâmer. Tu t'étais jeté dans la gueule du loup sans même attendre d'observer réellement la situation. À première vue, t'avais compté deux adversaires et c'était bien suffisamment pour que tu te bombes le torse et que tu fonces tête première comme si ton corps était fait en Nth metal, mais croyait tu réellement qu'elle n'aurait pas une plus grande garde à ses côtés ? Hmm... Stupide, voilà ce que t'as été.

Était-ce l'énervement qui t'avais fait tiré avec si peu de précision ? Le stress peut-être ? Que ce soit l'un ou l'autre, une chose était certaine, ta grande rentrée était rien d'autre qu'un échec. Ton projectile avait manqué son objectif et pas juste un peu. La pointe de ta flèche plantée dans la brique, tu n'eus besoin que d'une fraction de seconde pour te rendre compte de ton erreur. Si tes yeux en avaient identifié deux, tu compris rapidement que ce n'était que le tiers du canevas. Tu étais confronté à six hommes entraînés pour la protéger elle. Cette femme que tu traquais depuis ton retour du Moyen-Orient, voir bien avant même. Intraçable avant ce jour, une petite mine d'information t'avait confirmé sa présence dans la ville de Gotham et pour une fois, tu te rapprochais d'elle. Jade Nguyen. Celle qui t'avait brisé le cœur, mais qui t'avait aussi offert le plus beau cadeau. À la simple idée de la revoir, t'avais senti ton rythme cardiaque s'accélérer. Elle avait encore cet effet sur toi. Une espèce d'effet pervers qui t'était suffisant pour te faire perdre une partie de tes moyens. Elle te tenait encore entre ses griffes, et ce, même si tu t'obstinais à dire l'inverse à qui voulait bien l'entendre. L'assassin, tu l'as dans la peau et puis si son nom sort clairement trop souvent de ta bouche pour que tu sois en mesure de dissimuler les sentiments que t'éprouvais et que t'éprouves encore pour elle.

Tu l'avais déjà confronté pourtant, à maintes reprises d'ailleurs. Les premières fois t'avaient eu les mêmes difficultés, mais elle-même t'avait aidé à trouver un équilibre qui rendait vos affrontements balancés. Qu'as-tu fait Roy de cette balance ? Est-elle morte en même temps que Lian ? La perte de ta fille t'avait elle fait régresser et perdre certaines convictions ? Jade mériterait pourtant chacun des coups qu'elle recevrait, surtout avec les choses qu'elle t'a fait vivre... Tant de questions et d'hypothèses qui te faisait perdre ta concentration, car peu importe ce qui se passait dans ta tête, présentement, tu devais trouver la force de te relever et d'affronter les alliés de Cheshire. « Reste parterre connard. Ça rendra le tout plus rapide et moins douloureux. »  Pour une fois, t'aurais dû écouter, mais qui serais-tu si tu t'arrêtais aux simples demandes d'un homme de main ? Un toussotement s'échappa de ta bouche, puis une nouvelle flaque de sang se créa près de ton corps, avant que tu ne laisses s'échapper un rire qui ne servait qu'à narguer ceux qui s'approchaient tranquillement de toi. Leurs armes bien prêtes, t'avais pour le moment aucun avantage dans cette situation qui pointait de plus en plus vers ta conclusion. Ton seul outil était le bruit de leurs pas dans les fines marre de pluie sur le toit que vous occupiez. Des bruits qui te permettait d'estimer leur distance et par le fait même le temps que tu avais avant qu'ils n'arrivent jusqu'à ta location. Si t'avais réussi à atteindre la moitié des hommes avec des flèches, il restait l'autre moitié qui s'amenait tranquillement vers toi. Ta carcasse, tu l'avais fait glisser afin de prendre couverture, t'offrant ainsi une chance de contre-attaquer, et ce, même si la traînée de sang que t'avais laissé derrière toi trahissait ta cachette. Flèche et poulie tendue, tu t'apprêtais à jeter un coup d’œil sur la scène qui se dessinait devant toi quand un projectile passa en haut de ta tête, prenant la direction de tes rivaux du moment. Tu relevas doucement la tête avant de cracher ton venin sur l'homme qui fit son apparition. « Fuck ! Un putain de fantôme. Dis-moi pas que tu penses jouer au prince charmant avec moi... »

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AVATARS PAR ECRIRE saaya & morphine

Il était là devant toi, fier comme un paon et tout ça parce qu'il était encore celui qui allait avoir la chance de dire qu'il était le sauveur. Vraiment, il fallait que ça soit lui ? Avec le nombre astronomique de héros dans cette fichue ville, tu devais vraiment te retrouver en difficulté devant Oliver Queen ? Tu criais à l'injustice à l'intérieur de toi-même. Ton sang bouillait et t'avais l'impression que t'allais exploser. Le ton de sa voix te donna l'envie de te mettre devant l'une de ses flèches. T'aurais aimé lui sauter dans les bras, lui dire que tu bénissais le Seigneur pour son arrivée, mais rien de tout ça était véridique. Premièrement, il ne méritait pas ce genre d'attention et deuxièmement, tu n'es pas croyant, alors le seigneur peut bien aller en enfer tout comme ton sauveur du moment. Ses flèches sifflèrent au-dessus de ta tête, puis il s'approcha de toi comme si de rien était. Avait-il non seulement oublié vos dernières discussions ? Oserait-il faire comme s'il avait toujours été bon pour toi ? Peu importe ce qu'il tentait, tu n’eus aucunement une réaction favorable, ce dernier t'ouvrant même la boite de Pandore de ses relations amoureuses. « Rousse, blonde, peu importe, tu trouves le moyen de te dégonfler et d'être le grand perdant. » Ton commentaire était sanglant, déplacé, mais il s'agissait aussi de la vérité. Il t'avait jeté aux oubliettes dans l'un de moment les plus dur, dans un moment où t'aurais eu besoin de ton grand frère et tu savais de source certaine qu'il n'avait pas tenue le coup avec Dinah.

Le revoir faisait remonter un plein d'émotion que tu étais persuadé d'avoir enterré et pourtant regarde toi. Ton regard remplit de haine défiait le sien alors qu'il s'approchait encore de toi. « Je suis la dernière personne que tu t'attendais à voir ou la dernière personne que t'espérais voir ? Crois-moi, ce sont deux choses bien différentes. » Avec une légère difficulté, tu te relevas pour le regarder dans les yeux, reprenant la parole avant qu'il n'ai le temps de réagir à ta dernière remarque. « Si ça peut te consoler dans ta réponse, sache que dans mon cas, je savais que t'étais en ville, je voulais simplement pas te voir. » T'étais direct et très clair dans tes intentions. Il ne pouvait pas espérer t'abandonner et revenir comme si de rien était. Son rôle de mentor, d'ami, de frère, il l'avait abandonné le soir qu'il t'avait rejeté à Star City.

Le jour de cette confrontation, tu l'avais attendu, t'aurais pu espérer un autre soir, mais t'étais prêt à le confronter maintenant si c'est ce qu'il fallait. Le bruit de pas au loin te fit par contre comprendre que ton rêve de lui mettre un bon coup de poing en pleine gueule allait devoir attendre. Tu tiras une flèche de ton carquois avant de la laisser voler jusqu'à ta cible sans même prendre le temps de tourner ta tête pour connaître l'emplacement exact de cette dernière. Ça, tu lui devais. Tu ne pouvais pas dire qu'il avait été que du mauvais pour toi, mais il n'en reste pas moins qu'il n'avait pas su viser dans le mille au moins une fois. « Si tu es ici avec l'espoir de sauver ton petit oiseau, je te conseil de faire attention, car ils sont plusieurs dans cette ville... Et je ne crois pas que les robins te laisseront pas aller trop proche du Canary. » Un conseil inutile pour lui faire comprendre que t'es bien au courant de l'allégeance de Dinah. « Je ne sais juste pas si c'est elle qui c'est finalement tanné de toi ou si elle est allée te voir dans un moment de faiblesse et évidemment la suite suit son cours... » Tes rancœurs prenaient le dessus et tout ce que tu voulais, c'était le faire réagir, lui faire comprendre que la confiance que t'avais jadis eu en lui n'existait malheureusement plus dans l'instant présent.

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Tu crachais ton venin sur lui comme si t'étais en situation précaire aussitôt qu'il arrivait dans ton champ de vision. Cependant, la question était bien simple, était-ce réellement ce que tu voulais en ce moment ? Débuter une guerre de mots alors qu'un paquet d'ennemi ce tenait à quelques pas de toi ? Enfin de vous... Probablement pas, mais tu n'avais pas su faire autrement, encore une fois. Votre lourd passée et vos nombreuses disputes t'avais rendu aussi fragile qu'un vase qui avait vu sa porcelaine recoller avec un bâton de colle. Tu ne discernais plus le danger de ton environnement quand il était là, car tu t'étais trop fait écorché par l'archer vert. Ton cerveau vivait ce blocage comme un choc post-traumatique, éliminant tout résonnement logique de ta part. Ton instinct de survie perdait en force et tu devais le gamin que t'étais avant, celui qui s'était ouvert sur ses problèmes de dépendance et qui avait reçu un autre râteau en pleine face. Pourtant, vous étiez comme des frères, mais ça n'avait rien changé à l'époque. Il avait eu une réaction de glace face à tes problèmes et alors que tu croyais avoir un allié dans ce monde, il t'avait prouvé qu'il n'était pas prêt à faire face à la noirceur avec toi. C'est ça que tu lui reprochais en fait, derrière toutes tes paroles tournées en pointe de flèche. Tu le visais, car tu voulais qu'il ressente ne serait-ce qu'une infime partie du désespoir que toi t'avais ressenti lorsqu'il t'avait montré la porte.

Tes offensives verbales lui, il les tourna à son avantage en twistant tes mots suffisamment pour te faire dire des choses que tu n'oserais peut-être pas dire à voix haute. Ça serait si simple de lui donner raison, de lui dire que oui, tu gardes malgré tout un œil sur lui et sur son bien-être, mais non tu ne veux pas lui offrir cette satisfaction. Tu ne veux pas lui donner raison, tu ne veux pas qu'il sache qu'il te lit encore comme un livre ouvert. Alors plutôt de lui répondre, tu rigoles doucement, comme si tu voulais lui faire croire que sa réplique ne pouvait pas être sérieuse. Et pourtant, il n'avait pas tort. Une autre chose que tu ne lui dirais pas, c'est la provenance de ton information. Car si t'avais bel et bien gardé, un œil attentif sur lui avant de te faire prendre dans l'enfer de cette dictature, tu n'avais pas pu en faire autant une fois que l’étau, c'était refermé et que Wayne était monté en puissance. Non, tu sais pour sa relation avec Dinah, car cette dernière te l'a dit lorsque tu réparais sa moto. La chose qu'elle ne t'avait pas dite, c'étaient les multiples raisons, restant au strict minimum, ne te faisant même pas mention de sa nouvelle allégeance. Ça, tu l'avais appris d'une façon bien moins plaisante.

Peu importe la pointe que tu lançais, il rétorquait sans nouvelles provocation directe à ta personne. Il changeait tes mots, cherchait à te faire comprendre que ce n'était pas le moment, mais sans plus. Tu l'écoutais et ses réponses te frustraient intérieurement, car tu savais qu'il disait vrai. Si vous ne bougiez pas très prochainement, les choses allaient seulement devenir pires. Tu le regardais agir, sortant des flèches et les envoyant vers vos ennemis afin de gagner du temps. Tout ce qu'il attendait, c'était ton élan de maturité et ta décision. Une partie de toi te disait d'en profiter, car pour une fois, il était là, mais une autre te hurlait de courir avant de souffrir une nouvelle fois par sa faute. Tu pris une grande inspiration, puis tes yeux se fermèrent pendant une courte seconde. « N'assume pas que nos différents sont réglés pour autant, je souhaite seulement pas mourir tout suite. » Dès que tes mots finirent de sortir de ta bouche, tu récupéras ton arc, puis tu soulevas ta charpente suffisamment pour prendre un tir adéquat, touchant l'homme qui courait dans votre direction. T'allais devoir regrouper tes forces, car les coups que t'avais encaissé n'avaient pas été légers sur ta personne et tu ne voulais pas lui demander de l'aide, surtout pas en fait.

T'appliquas une pression contre ton ventre, avant de prendre une bonne respiration, étouffant du mieux que tu le pouvais le petit cri de lamentation qui voulait s'échapper de ta gorge, puis finalement, tu retrouvas appuie sur tes pieds, laissant tes yeux identifiés le portrait qui se dressait devant vous. Tu t'approchas de ton ancien mentor, puis tu t'assuras de parler pour qu'il soit le seul à te comprendre. « Je prends la gauche et toi la droite, une fois qu'ils sont tous au sol et hors d'état de nuire, tu feras bien ce que tu veux. » Sans même attendre son accord, tu te mis à avancer, flèche braquer, prêt à relâcher la tension sur quiconque te ferait face dans les prochains instants. Tu avançais au rythme que tes blessures te permettaient de le faire. T'essayais de le garder lui dans ton champ de vision, car même si tu ne l'avais pas exprimé, tu vivrais mal avec le fait de le voir tomber au sol.

À première vue, le toit semblait vide, comme si la menace, c'était dissipé après ton dernier tir, puis finalement des bruits de pas te firent comprendre que ce n'était qu'une impression. La tête bien droite et fixée sur l'horizon, tu fis un pivot rapide afin d'atteindre un homme qui semblait se diriger dans la direction d'Oliver. « Ils sont derrière nous, mets-toi à couvert le vieux. » Accroupi derrière un bloc de ventilation, tu plongeas ta main dans ton carquois avant de sortir une flèche que t'avais inventé dans tes premières années au côté de l'archer vert de Star City. « Laisse-moi deux secondes et nous pourrons prendre le dessus. » Tu levas ton arme vers le ciel avant de relâcher la flèche avec un angle suffisant pour que la pointe tombe plus loin sur le toit. L'impact de la tête laissa s'échapper une épaisse boucane grisâtre. « Ça devrait nous offrir quelques instants pour souffler. » T'allais jouer le jeu pour le moment, mais ça ne voulait rien dire. T'avais besoin de sortir de ce merdier et ça se trouvait qu'Oliver était là à l'instant, t'allais t'assurer qu'il comprenne ça. « Je te le répète par contre. Une fois qu'ils sont hors d'état de nuire, tu prends ton côté et je prends le mien. »