Sujet: Visite inopportune - Ft Carrie Kelley 09.11.22 19:56
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Là, quelque part dans les quartiers défavorisés des Narrows, où la pauvreté les rats et les cafards vivent dans une colocation non désirée. Dans cette poudrière éteinte qui ne redemande qu'à reprendre feu, il y a un appartement. Dans cet appartement pas des plus salubres d'un immeuble du même acabit vit Lonnie Machin. C'est dans celui ci où il a grandit et désormais y vit, seul. Seul ? Pas tout à fait. Régulièrement des gens, des amis, des camarades, des acolytes dans de sales coups, passent. Mais aujourd'hui, dans ce minuscule appartement avec une pièce principale et une chambre toujours verrouillée à quatre tours, c'était une tout autre visitation qui avait lieu. Ils, car ils étaient deux, Lonnie et elle, étaient allongés dans le canapé lit défoncé, les corps enchevêtrés et recouvert de draps en pagailles donnant presque l'air d'une toile de la renaissance. Autour d'eux c'était un capharnaüm. L'appartement sans dessus dessous, entre boîte de pizza, cadavre de bouteilles d'alcool, vêtements épars jetés aux quatre vents et une petite odeur de plantes récréatives dans l'air.
C'était leur manière à eux de lâcher prise à tout les deux, à l'image de Winston et Julia. Régulièrement, le temps d'une nuit s'abandonner l'un l'autre aux vices en tout genre pour s'échapper d'un univers anxiogène et trop réglementé. Lui c'était pour décompresser du poids qu'était le masque d'Anarky sur ses épaules. D'espérer générer l'étincelle ou la vague et de désespérer d'essuyer défaite sur défaite. De souffrir de l'éloignement et l'absence d'une mère internée, d'être au final qu'un enfant privé de bien des figures parentales. De repousser, durant l'extase de ces instants de béatitude éphémère et anesthésiants, au plus profond de son subconscient tout ses problèmes et les enfermer temporairement sous une chape de plomb. Elle, Alice, était bien loin de tout ces engagements politiques et révolutionnaires. Travaillant dans la mode elle souffrait des pressions de devoir toujours être au top, d'être l'incarnation parfaite de se qu'attendent celles et ceux qui faisaient et défaisaient les tendances. De surveiller sa ligne, de voir sa vie mise à nue et mitraillée par les flashs des appareils photos. Leur jeu préféré, durant ses soirées, étaient bien souvent d'imaginer une autre vie prendre forme entre les volutes nicotinées de fumées épaissies par l'herbe. Mais l'un et l'autres ne s'y trompaient pas. Leur relation certes amicales avec beaucoup de bonus, les embrassades passionnées qu'ils s'échangeaient, n'étaient rien de plus qu'une brève bouffée d'oxygène temporaire. Ni l'une ni l'autre n'avait le désir de se stabiliser et d'imposer à son vis à vis l'existence et les pressions subies.
Alice était la première à se réveiller au doux son d'une dispute conjugale de l'autre côté du mur qui séparait l'appartement de Lonnie de celui de ses voisins. Elle repoussait le blondinet délicatement et s'étirait comme un chat. Elle maugréait de l'heure matinale et du bruit ambiant avant de se laisser tomber en arrière pour se retrouver de nouveau allongée dans un soupir. Sa tête prise dans un étaux et son ventre douloureux, prise qu'elle était dans un mélange entre la gueule de bois et un début d'indigestion. Lonnie, dormait comme un loir. Elle repoussait une de ses mèches rebelles et la tournicotait avec son index. Ses doigts parcouraient ensuite l'échine du jeune homme à le faire frémir. Un petit jeu de petits gestes effleurés pour lentement l'arracher à sa torpeur. "Quelle heure il est ?" Disait-il enfin, le visage à moitié enfouie dans un oreiller qui n'avait d'épaisseur que le nom. "Huit heure cinquante... Tes voisins sont déjà en formes." Alors qu'Alice tirait le drap vers elle pour se couvrir le visage dans un gémissement plaintif. Lonnie, lui, tapotait à l'aveugle la table de nuit à sa gauche mais ne faisait que renverser par terre le cendrier plein à ras bord de mégots en tout genre. Il pestait dans son absence de barbe avant de finalement plus bouger d'un pouce. "J'ai mal au ventre..." "C'est bien." "j'ai quand même envie de manger un truc." "C'est une bonne maladie." "Tu me fais des Pancakes ?" "Le frigo est vide." "C'était pas une question." concluait Alice en donnant une tape sur les fesses de Lonnie avant d'essayer de le virer du lit en le poussant du pied entrainant ainsi une bagarre pathétique et fatiguée entre les deux amis. Toutefois leur hilarité s'arrêtait bien vite lorsque leur jeu fut coupé net par la sonnerie retentissante de la porte d'entrée.
doubles comptes : Aucun couleur rp : #009900 faceclaim, crédits : Sophia Lillis pseudo, pronom(s) : Wul, il batarangs récoltés : 67 date d'inscription : 04/11/2022
nom de code : Catgirl âge du personnage : 20 occupation : Chauve-souris, étudiante en criminalistique de l'université de Gotham allégeance : Something wicked this way comes
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"I'm a phantom of flesh and fantasy
A machine with a soul in agony
Is there anything left to save of me
Be my remedy"
"I swallow all my drugs 'til the pain is unplugged
When the laws of entropy touch, you better dread the judge
Wiser men than us been crushed to fine dust
When the fortune cookie tell me I'm fucked, I just shrug"
"Yup ride or die, you can ride on by
Or the railroads where you're gonna lie, hog-tied
And I got the quickest draw to keep you all in line
No rush for gold 'cause I got my pockets lined"
"I had a way then, losing it all on my own
I had a heart then, but the queen has been overthrown
And I'm not sleeping now, the dark is too hard to beat
And I'm not keeping up the strength I need to push me"
"Your term of existence left some lines upon your face
Welts of dishonesty of the bloody human race
People in their masses forget with drugs & oills
Sins left upon the body of the poor little roadkill"
"Even with all of my determination
I was lost, needed to be shown direction
You came along, helped me focus my frustration
You gave me hope, demonstrated concentration"
Sujet: Re: Visite inopportune - Ft Carrie Kelley 13.11.22 10:34
Visite inopportune
Marchant tranquillement dans les rues, Carrie avançait un café à la main, sa seule arme contre son état de fatigue actuel. Enchaîner les cours et son boulot de chauve-souris devenait de plus en plus complexe, mais elle avait ses petits plans, ses combines et astuces, afin de mener de front les deux. L'un d'entre eux était la technique du "une femme dans chaque port", qui représentait la multitude d'apparts dans lesquels elle pouvait s'écrouler et ne pas perdre trop de temps dans les transports en commun, ça et le fait qu'elle avait toujours une tenue de rechange sur elle. Ca tombait bien, aujourd'hui cela tombait sur nul autre que Lonnie, son meilleur ami ces dernières années, principalement par ce qu'elle s'était greffée à lui bon gré mal gré. Le pauvre garçon qui était pour le moment sans aucun appui parental et qui se faisait martyriser par les brutes de cet endroit sans pitié qu'on appelait l'université était son petit protégé, le pauvre devait en échange supporter ce genre de visites indésirables, mais elle ne venait jamais les mains vides, après tout, il fallait bien que l'oisillon se nourrisse. Son autre main transportait un sac de courses volumineux, rempli de tout un tas de denrées contenant autant de gras et de sucre que possible, c'est que Lonnie avait besoin de se remplumer, elle le soupçonnait de sauter des repas quand elle avait le dos tourné ce petit inconscient.
Son regard scanna la façade du bâtiment ou vivait son ami, ce sale appartement minable d'un immeuble décrépit tentait à chaque fois de lui faire peur avec ses petites fissures en façade, mais elle en avait vu d'autres et ne se laissait jamais impressionner. Le café se décolla de sa bouche et elle entama de siffloter alors que son pied appuyait sur les touches du code de la porte d'entrée sous le regard indifférent de la populace qui avait soit mieux à faire que de payer attention à ça, soit peu impressionné, surtout en voyant le badge des chauve-souris qu'elle arborait encore. Elle se servit du même pied pour ouvrir la lourde porte d'un coup de pied et entrer, avalant les marches quatre par quatre, ne perdant de temps que pour saluer madame Jenkins la petite vieille du premier étage, un peu trop curieuse la mamie mais adorable. Les écouteurs vissés sur ses oreilles balançant à toute puissance du Queen, elle termina le chemin du palier jusqu'à sa porte en sifflotant l'air de "I want to break free" et en dansant de la manière la plus bizarre qui soit avec ses deux mains occupées et le poids qu'elle transportait dans le sac de courses. L'engueulade des voisins de Lonnie n'était qu'un distant bruit de fond derrière le système antibruit de son casque.
Elle lâcha le sac de courses au sol et fouilla dans sa poche pour y trouver les clés de l'appartement de Lonnie dans son trousseau qui devenait de plus en plus gros chaque année, elle trouva vite la clé que lui avait donné son ami et elle ouvrit la porte d'un mouvement vif, laissant la porte être arrêtée par le bord du canapé, elle saisit le sac et reprit son chant.
-Living without you by my side...
Elle entra et se servi de son pied pour fermer la porte sur son passage et se dirigea vers la cuisine avec son chargement.
-I don't want to live alone, hey...
Le sac se pose alors qu'elle fait toujours dos à Lonnie et sa conquête la plus récente, ignorante donc de leur présence, sa petite danse revient et elle ferme les yeux quelques instants pendant que son corps s'agite avec autant de bizarrerie que possible. Il faut dire que pour tout son athlétisme et tout son talent, Carrie n'a jamais vraiment appris à danser, persuadée qu'elle est déjà une bonne danseuse, ce qui bien entendu est faux, elle n'a jamais eut le sens du rythme.
-God knows, got to make it on my own So, baby, can't you see I've got to break free?
Elle se fige et commence à ranger dans le frigo et les placards les denrées avant de percevoir du mouvement, elle commence à ôter son casque.
-Coucou Lonnie, déjà debout? Je t'ai amené de la graillance!
Elle pivote dans le même mouvement et vois le canon de beauté avec lui, un peu énervée, mais canon, Carrie se retient de passer sa langue sur sa lèvre supérieure d'appréciation pure avant de rapidement comprendre qu'elle vient d'interrompre quelque chose, mieux vaux attendre d'en savoir plus. Elle resta donc figée là, dans son jean délavé et troué, ses chaussures de marche, son débardeur Batman surmonté d'un pull-over orné d'une armée de Pin's et bien sûr de son badge de chauve-souris. Ses lunettes un peu de travers.
-Et à ton amie aussi visiblement. Bacon?
Elle piocha dans le sac de courses et en extirpa les lamelles miraculeuses dans leur baquette sous plastique.