LE CONTEXTE.

contexte
Vous êtes nés à Gotham, vous avez côtoyé ses entrailles puantes des années durant. Les mêmes viscères qui ont donné naissance aux pires criminels de l’humanité et aux plus grands héros de la planète. Vous avez assisté, béat, à la prise de pouvoir de Bruce Wayne qui s’est dévoilé comme étant le fameux chevalier noir de la ville, le justicier qui vivait dans l’ombre. Devenu maire, celui-ci a décidé de fermer les frontières de la cité pour se protéger de l’ingérence extérieure. Peu à peu, des murs sont apparus tout autour de l’île, accompagnés d’armes menaçant les états adjacents. À l’intérieur même de ces murailles, votre vie a bien changé désormais : soumis à des couvre-feu, des zones interdites, des contrôles réguliers ; votre quotidien n’a déjà plus rien avoir avec autrefois. La nuit est désormais un no man’s land, uniquement parcouru par les fous et les Chauves-Souris qui viennent les chasser, arpentant les ruelles à la tombée du crépuscule pour punir les plus mal chanceux. D’autres, après avoir commis même le plus négligeable des crimes, se sont retrouvés enfermés dans des camps, s’épuisant pour le bien commun. C’est le cas notamment du pénitencier de Blackgate, un nom que l’on ne chuchote plus que le visage caché, le regard fébrile. L’ancien asile d’Arkham, désormais rénové, est devenu le fief du pouvoir de Batman, comme un hommage personnel à sa propre folie. Malgré ces méthodes peu orthodoxes, vous remarquez que les crimes se font moins nombreux, que les statistiques baissent drastiquement. Le maire est prêt à tout pour assurer la sécurité des concitoyens, quitte à inspirer la peur et la haine. Certains d’entre vous sont d’accord avec ses idées, il existe même des personnes qui choisissent volontairement de rejoindre ses milices, de devenir une Chauve-Souris.

Mais, dans les ruelles sales, des murmures annoncent la création d’une résistance, d’un mouvement qui lutte secrètement pour renverser le pouvoir totalitaire de l’héritier des Wayne. Les rumeurs placent à sa tête l’ancien Joker, Jack Napier, devenu un parangon de la justice à la suite de sa guérison miracle. Seul opposant politique lors de l’élection, il a dû s’enfuir dans les recoins les plus sombres pour échapper aux rafles. Vous entendez l’appel de la révolution qui gronde dans les artères gelées de Gotham. Les ennemis et les amis d’autrefois cohabitent pour lutter pour les libertés communes et, dans votre main, se trouve la possibilité de changer votre destin : un simple tract qui vous propose d’aider à l’effort de guerre. En face, loin dans le ciel, les sirènes annoncent la fin de la journée et le déploiement des soldats.

Deux choix s’offrent alors à vous : suivre Batman en s’enfonçant dans les miasmes de la ville pour en retirer les verrues pullulantes ou rejoindre Le Joker et espérer un monde meilleur, libéré de la main gantée du Batman.

intrigue une
La bataille fait rage. Blanc contre noir. Bien contre mal. Bataille parsemée de teintes grisâtres, tachée du sang de ses participants. L’émeute créée par la résistance rencontre les soldats à la hotte du Chevalier de Gotham, figure mythique contre laquelle le peuple se retourne petit à petit. Les forces sont déployées, armée personnelle comme hommes de la loi et de l’ordre, conscients du danger de leurs devoirs. Mais ce soir, on ne s’attendait pas à perdre une infime lueur d’espoir parmi tant d’autres, une lueur d’une importance capitale, un homme honorable qui laissera des peines immenses sur son passage.

Coup de feu.
Le premier qui retentit, celui qui effraye, celui qui questionne. Coup de feu en l’air ? Quelqu’un a-t-il été touché ? Les yeux d’un homme s’écarquillent. À proximité de la tragédie, il est le premier à y assister. Puis les autres, autour de celle-ci. « Écartez-vous ! » somme l’originelle chauve-souris dans un pas précipité, la voix agitée, peu reconnaissable. Git l’homme dont le sang tâche déjà la chemise, il se hâte à ses côtés. « Jim ! » Qu’il répète sans cesse. Ses mains pressent sa blessure, désemparé. Il a déjà connu ce scénario, relent amer écho de sa propre tragédie, les larmes perlant au coin des yeux. Le monde semble s’arrêter ne serait-ce qu’un instant, et c’est durant ce dit-instant que l’univers semble retrouver calme et sérénité, chacun assistant à la mort de Jim Gordon de sa propre manière personnelle, laissant ce même univers recueillir le dernier souffle de celui qui n’aurait pas dû mourir.

Officiellement le temps semble s'être arrêté, quelques heures, quelques jours, permettant à chacun de se recueillir au possible. Officieusement, les tensions montent à Gotham. La mort de Jim Gordon devient une affaire politique, la Résistance faisant de lui un martyr de la cause, une énième victime qui malgré son combat pour garder un minimum d'ordre dans cette ville qu'il chérissait s'est finalement fait éliminer malgré lui. Mais cette tentative de faire de lui une victime de ce gouvernement oppressif marche : le peuple commence à se soulever, obligeant la milice à sévir d'autant plus et à dissoudre les moindres tentatives de la Résistance. La disparition de Jim fracture d'autant plus les structures du GCPD déjà fragilisées, la pression monte peu à peu tandis que certains ont rendu leur plaque en solidarité, d'autres restent parce qu'ils sont le seul rempart, seul espoir persistant de cette ville et les plus corrompus cherchant à gangréner d'autant plus les rangs. L'engrenage politique est enclenché, divisant d'autant plus la population et révoltant certains. La guerre civile n'a jamais été aussi proche à Gotham, et ce, malgré les tentatives d'étouffer tout acte de résistance : la perte de Jim Gordon est l'action de trop. Le peuple n'a plus peur, parce que le peuple comprend que c'est seulement en se battant qu'ils réussiront à récupérer leur liberté.